Budget 2023.Le gouvernement explique ses choix

Lors du lancement officiel du budget de l’Etat pour l’exercice 2023 à Douala, le ministre des finances et ses collaborateurs ont clarifié divers points contenus dans la loi de finances  considérée comme « asphyxiante » dans un contexte de vie chère.

Comme une pilule amère, la loi de finances de cette année est difficile à avaler.   Elle consacre notamment l’augmentation de divers droits de timbre et taxes. Ce qui est perçu comme un coup de massue par les citoyens en proie à la vie chère.  Les cadres de l’administration fiscale, et le ministre des Finances lui-même, ont ainsi expliqué les orientations du gouvernement au cours de la cérémonie de lancement du budget  le 16 janvier dernier à Douala.  Ceci, en donnant  l’opportunité aux participants présents, de poser les difficultés de compréhension ou des difficultés rencontrées dans l’exécution des mesures fiscales, autant dans les services centraux que dans les services déconcentrés des finances.

Pour  faire comprendre,  le ministre des Finances a d’entrée de jeu situé le contexte qui a guidé les choix du gouvernement.  Louis Paul Motaze  rappelle que la loi de finances 2023 est exécutée dans un contexte « particulièrement difficile ». Il fait notamment référence à la persistance des effets négatifs de la crise russo-ukrainienne sur l’économie nationale, au moment où des mesures de relance post covid étaient mises en œuvre.  Le pays subit l’envolée des prix  des denrées alimentaires. Ce, alors que l’Etat dispose de faibles marges budgétaires pour y faire face. Car, même le pétrole sur lequel les pays tiraient certaines ressources a vu ses prix flamber tandis que les possibilités de mobilisation de financement auprès des partenaires au développement ont été limitées pendant que les besoins de ressources pour lutter contre l’insécurité demeurent.

  Les défis actuels sont donc ceux de l’amélioration de la compétitivité par une relance de l’économie,  de la mobilisation des ressources tout en préservant les couches sociales contre la vie chère.  C’est pourquoi  le gouvernement a opté pour diverses mesures. Les mesures d’amélioration du climat des affaires ; les mesures de promotion de la politique de l’import-substitution ; les mesures de sécurisation des recettes ; les mesures de promotion du civisme fiscal et les mesures d’élargissement de l’assiette. Et, c’est dans le cadre de cette  dernière mesure que  se situe notamment la taxe sur les produits pétroliers dont le gaz, mais pas le gaz domestique ; ainsi que l’augmentation des tarifs de certains timbres.  Les objectifs de mobilisation de  recettes étant fixés à 2 720,5 milliards de FCFA cette année.  Soit une  hausse de 19,1% par rapport à 2022.  Des projets industriels et miniers sont aussi envisagés pour diversifier les sources de revenus de l’Etat.

Lutte contre l’inflation et préservation des couches sociales contre la vie chère

Face aux chocs liés à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le gouvernement se dit engagé dans l’accélération de  la  politique de l’import-substitution. La loi de finances 2023 consacre des mesures  y relatives qui vont au bout, permettre à la population d’avoir des produits à moindre coût fabriqués localement. Il s’agit entre autres de l’exonération de certaines taxes et de divers avantages fiscaux accordés pendant les premières années d’exploitation des projets dans les domaines de l’agriculture ; de l’élevage et de la pêche, mais aussi pour les entreprises de transformation de la matière première locale. Ces mesures, selon la direction générale des impôts, pourraient réduire d’environ 20% les coûts d’acquisition de certains produits, et ainsi  stabiliser leurs prix à la consommation. Des crédits budgétaires sont par ailleurs mis à disposition pour permettre aux administrations impliquées dans le processus d’import-substitution, d’accompagner efficacement les producteurs locaux.  Il s’agit notamment d’une enveloppe globale de 136 milliards contre 33 milliards en 2022.  Soit  plus de 100 milliards additionnels.

Il est aussi à noter que les choix du gouvernement sont opérés en accord avec les engagements pris dans le cadre du Programme Économique  avec le FMI pour la période 2021-2023 et avec d’autres partenaires financiers.

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