45 minutes ont suffi à Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), pour convaincre les membres de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale, sur ce qu’il entend faire de l’enveloppe de 52,791 milliards de francs qu’il sollicite au titre de l’exercice 2019. Cette somme, a-t-il expliqué, est reparti ainsi qu’il suit : 17,859 milliards de francs CFA pour le fonctionnement et 34,932 milliards en investissement. Ainsi, plus de 64 % du budget sera consacré aux dépenses en capital, traduisant de ce fait la volonté de faire de l’investissement le principal levier de la croissance économique. Mais de manière détaillée, comment ces ressources seront-elles utilisées ?
L’accélération de la croissance
L’objectif visé par ce programme est de porter le taux d’investissement à au moins 22,5 % du produit Intérieur Brut (PIB), et le taux d’exécution du BIP à 100 %. Dans cette logique, a souligné Alamine Ousmane Mey, il s’agira : d’opérationnaliser le nouveau mode opératoire de budgétisation et d’exécution des ressources transférées aux communes et d’affiner la liste des projets structurants de seconde génération. Le Minepat entend en outre poursuivre la modernisation de l’appareil de production par l’intensification des actions de développement des filières de croissance, la mise à niveau des entreprises et la mise en place de plusieurs nouveaux agropoles de production. A ces aspects s’ajoutent la mise en place de la zone économique spéciale de Kribi, afin de tirer avantage de la place portuaire et sa zone logistique et impulser l’industrialisation ; renforcer la transformation agroalimentaire en mettant en œuvre le programme d’appui à la valorisation, la transformation et l’industrialisation des produits agricoles. Les ressources nécessaires dans ce domaine s’élèvent à 11,516 milliards de francs CFA.
Planification et aménagement du territoire
Dans ce registre, le Minepat annonce la réalisation des infrastructures d’aménagement du territoire et la mise en valeur des zones frontalières. A cet effet, les actions qui seront menées portent entre autres, démarrer les travaux d’électrification de 18 localités de Lagdo dans le cadre de la mise en œuvre du contrat-plan entre l’Etat et la commune de Lagdo ; finaliser les travaux de la planification de la deuxième phase de la vision ; poursuivre les travaux du quatrième recensement général de la population et de l’habitat , ainsi que la mise en œuvre du Programme d’Inclusion Economique et Sociale et le projet d’intégration des questions de population. Sans oublier la construction des complexes de conditionnement, de stockage et de commercialisation des produits agro-pastoraux à Mfoumbot, Mbouda, Kye-Ossi et Mvangane. Pour mener à terme ces projets, le Minepat sollicite 31,700 milliards de francs CFA.
Coopération
Dans le chapitre du renforcement du partenariat au développement et de l’intégration régionale, les actions à entreprendre dès 2019 porteront sur la conduite des négociations avec Bank of China pour le financement de la deuxième phase du projet d’extension du projet d’extension du plan national du système intelligent de vidéo surveillance urbaine ; poursuivre les négociations avec City Bank pour le projet de réhabilitation, d’extension et de construction de nouveaux systèmes d’alimentation en eau potable dans 13 communes. Pour l’ensemble de ces projets et bien d’autres, Alamine Ousmane Mey a plaidé pour une escarcelle de 890 milliards de francs CFA.
Par Junior Matock (Défis Actuels)