La ville de Bamenda a été secouée ce samedi 25 mai par deux explosions survenues dans une buvette située en face de l’hôpital régional de la ville. Comme il est désormais de coutume, Yaoundé n’a pas communiqué sur cette attaque. Selon Radio France internationale (RF), « aux environs de 20h, alors que de nombreux clients étaient attablés, deux engins ont explosé quasiment en même temps dans ce bar situé en face de la maternité, et à 100m à peine d’une base de la gendarmerie », précise la radio du ministère des Affaires étrangères de la France. Aucun mort enregistré, mais 11 blessés.
Le bilan aurait pu être plus lourd si les secours ne s’étaient pas aussitôt organisés et la prise en charge immédiate par l’hôpital régional. « Le directeur de l’hôpital a donné les instructions que tous les blessés soient pris en charge gratuitement et aussitôt que les blessés sont arrivés, on a utilisé notre compte whatsap de travail des médecins et infirmiers, pour mobiliser plus de personnel, sinon la situation aurait été plus grave», déclare le Dr Samuel Anye, neurologue à l’hôpital régional de Bamenda, interrogé par RFI.
Jusqu’à ce jour, aucune revendication de l’attaque n’a été enregistrée. Cependant, les regards sont portés vers les séparatistes qui se revendiquent de l’Etat virtuel d’Ambazonie. Depuis novembre 2016, une guerre de séparation oppose les Forces de défense et de sécurité à ces groupes armés qui veulent le détachement des deux régions traditionnellement anglo-saxonnes du reste du Cameroun. On apprend que le bistrot cible de l’attaque continue de commercialiser les produits des Boissons du Cameroun (détenue par le groupe Castel). Les produits de Boissons du Cameroun étant bannis ici, considérés comme des éléments de la domination francophone.
Cela survient quelques jours après la célébration de la fête nationale de l’Unité, qui symbolise la fin de l’Etat fédéral, pour l’Etat unitaire. A l’occasion de cette fête, des attaques mortelles ont été enregistrées dans la localité de Kombou, à une trentaine de kilomètres de Bamenda, sur la route qui relie la capitale régionale du Nord-Ouest à Bafoussam, dernière grande ville francophone avant la zone anglophone.