Malgré une baisse projetée de l’inflation à 4,2 % en 2024, le pouvoir d’achat des ménages dans la zone CEMAC reste sévèrement affecté. Les mesures prises par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) pour lutter contre l’inflation peinent à soulager les citoyens, confrontés à une hausse continue des prix des biens de première nécessité.
Les prévisions de la Beac montrent une réduction du taux d’inflation par rapport à 2023, où il atteignait 5,6 %. Toutefois, ce niveau reste supérieur à l’objectif communautaire de 3 %, laissant les ménages vulnérables face aux fluctuations des prix. « La pression sur les prix demeure forte », a reconnu Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Beac, expliquant que l’institution préfère maintenir une politique monétaire stricte, avec des taux directeurs inchangés.
Cette posture prudente est jugée nécessaire pour éviter une hausse incontrôlée des prix. Cependant, pour de nombreux citoyens de la CEMAC, notamment au Cameroun, les bénéfices de cette stratégie sont loin d’être visibles. En août 2024, les prix à la consommation y ont encore augmenté de 0,4 % par rapport au mois précédent, et de 3,8 % en comparaison annuelle. Une réalité qui ne fait que creuser les difficultés économiques des ménages.
En outre, les entreprises continuent de souffrir d’un accès limité au crédit bancaire, un autre facteur aggravant la situation économique. Bien que la Beac affirme que les banques commerciales n’ont pas de problèmes majeurs pour accéder au refinancement, les entreprises peinent à obtenir les financements nécessaires à leurs activités.
Parallèlement, la Beac poursuit ses efforts pour stabiliser la région à long terme, notamment à travers des projets d’import-substitution, en collaboration avec la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC). Ces initiatives, si elles visent à renforcer l’économie de la CEMAC, tardent cependant à apporter un soulagement immédiat aux ménages, toujours confrontés à la baisse de leur pouvoir d’achat.