L’assemblée nationale est en deuil. L’honorable Mamouda Ali Lariski est mort. Le député élu de la circonscription de Bénoué-Ouest s’en est allé aux premières heures de ce 16 janvier 2024, en Inde des suites de maladie, a-t-on appris de sources proches de la famille à Garoua. L’homme qui consommait son 3ème mandat à l’Assemblée nationale n’en ira pas à terme. Lui qui, secoué à l’intérieur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) son parti dans le cadre des investitures en 2020, avait promis que ce mandat en serait le dernier à la Chambre basse du Parlement. «L’Assemblée nationale est la seule école où quand on fréquente, on a souvent envie de redoubler la classe et revenir sur les mêmes bancs », avait-il plaidé en son temps, le ton comique. Avant de promettre qu’il cèdera la place aux autres. « Plus sérieusement, je voudrais remercier tous ceux qui m’accompagnent au quotidien et j’ai bien l’intention de briguer un dernier mandat au parlement, si Dieu le veut, pour achever mon projet de société», avait-il déclaré Lariski au cours d’une cérémonie de remise de dons comptant pour la réalisation des micro-projets parlementaires dans le Mayo-Hourna, en juin 2019, rapporte Innocent Blaise Youda, journaliste en service au bureau de L’œil du sahel, à Garoua.
C’est que l’homme avait planifié ses investissements de député : «Comme je l’ai toujours souligné, mon premier mandat a été essentiellement consacré aux actions en faveur de la promotion de l’éducation, et le second mandat a été consacré essentiellement aux actions en faveur de la promotion de la santé. Lors de la cérémonie de remise d’un don de matériels sanitaires et de médicaments au centre de district de santé de Ngong le 26 mai 2018, j’avais annoncé que c’était le dernier micro-projet parlementaire de mon second mandat, surtout que j’avais fait le tour des neuf arrondissements de ma circonscription électorale…Si Dieu le veut bien, nous aurons l’opportunité lors de ce troisième mandat, de parachever notre action en vue de contribuer modestement à l’amélioration des conditions de vie des populations», envisageait l’élu à cette occasion de remise de dons. L’homme ne terminera pas ses investissements auprès de ses électeurs, emporté par le destin.
C’est un militant de la première heure que le Rdpc perd. Mamouda Ali Lariski a pris sa carte au parti du 24 mars 1985, en juin de la même année. Depuis lors, il n’a plus jamais quitté les rangs du parti au pouvoir. Et pourtant il lui a fallu attendre douze ans pour bénéficier de la confiance des dirigeants du parti. En effet, c’est en 1997 que le Comité central du Rdpc confie à Mamouda Ali Lariski la responsabilité de chargé de mission du parti dans le Bénoué lors de la présidentielle de cette année-là. Mission que l’homme remplira avec satisfaction. Depuis lors, le militant de base avait acquis ses droits dans le cercle des hommes qui comptent au sein du parti au pouvoir. Mais c’est en 2007 qu’il est élu député pour la première fois, en même temps qu’il accède au Conseil municipal dans la commune de Garoua 1er.