Assassinat de Martinez Zogo : le procès s’ouvre aujourd’hui

La première audience a lieu ce 25 mars au Tribunal militaire de Yaoundé.

Martinez Zogo hante ses bourreaux

L’affaire Martinez Zogo s’ouvre ce jour au tribunal militaire de Yaoundé. E tout, 17 personnes inculpés par le juge d’instruction, le lieutenant-colonel Pierrot Narcisse Nzié, dans l’ordonnance de renvoi signé du 29 février dernier. Parmi, quatre noms bien connus de l’espace public : Léopold Maxime Eko Eko, ex-Directeur général de la recherche extérieure (Dgre), les Renseignements camerounais, Justin Danwé, ex directeur des opérations de la Dgre, Jean Pierre Amougou Bélinga, journaliste et homme d’affaires, patron du groupe L’Anecdote, et le directeur des médias de ce groupe L’Anecdote, Martin Savom le maire de Bibey. Ce dernier est le dernier acteur pris, alors que son nom n’avait jamais été cité au cours des enquêtes préliminaires. Du moins dans les fuites qui ont nourri une opinion publique qui s’est montrée particulièrement intéressée par cette rocambolesque histoire de l’assassinat de l’animateur radio tué en janvier 2022. Mais aussi, des militaires et des hommes d’affaires.

Martinez Zogo avait été enlevé le 17 janvier 2022, et son corps supplicié retrouvé à Ebogo 3, une banlieue de la ville universitaire de Soa, près de Yaoundé. Le présentateur de l’émission populiste Embouteillage, dénonçait la corruption et les détournements de deniers publics des gestionnaires de la fortune publique. Et déclarait être l’objet de menaces de morts des personnes qu’il dénonçait. Le corps retrouvé laissait croire à des tortures. Et au cours des enquêtes préliminaires, des acteurs du film de l’arrestation et de la torture de l’homme ont avoué avoir commis des actes inhumains à l’homme.

Le procès qui s’ouvre aujourd’hui devrait permettre d’en savoir mieux sur ce qu’il s’est passé entre le 17 et le 22 janvier 2022. L’écheveau a été difficile à démêler. En onze mois d’instruction, les enquêtes ont vu passer trois juges d’instruction, avec des soupçons de manipulation et même de corruption. Au passage, une tentative manquée de libération d’Amougou Bélinga et Maxime Eko Eko. C’est dire si ce procès s’annonce retentissant. Il convient de signaler que l’audience de ce jour devrait consister en l’identification des accusés.

En rappel, voici ce que le juge d’instruction a retenu comme chef d’accusation pour chacun des 17 membres du clan des « assassins » de Martinez Zogo.

Qui est qui et que reproche-t-on à qui ?

1- Maxime Eko Eko, Fonctionnaire de police (Directeur général de la recherche extérieure au moment des faits)
Complicité de torture
2- Jean Pierre Amougou Belinga, Journaliste, patron du Groupe l’Anecdote
Complicité de torture
3- Justin Danwe, Officier supérieur de gendarmerie (chef des opérations à la direction générale de la recherche extérieure)

Complicité d’assassinat, complicité d’arrestation et de séquestration, complicité de torture et violation de consigne
4- Martin Savom, Maire de la commune de Bibey dans la Haute Sanaga
Complicité d’assassinat et complicité de torture
5- Bruno François Bidjang Oba’a Bikoro, Journaliste, directeur général de Vision 4
Conspiration de torture et arrestation et séquestration
6- Ebo’o Clément, Sous-officier supérieur de l’armée de terre
Violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, coaction de torture
7- Vincent Godjie Oumarou, Maréchal de logis en service à la direction générale de la recherche extérieure
Violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, coaction de torture
8- Sylvain Bakaiwa, Militaire
Violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, coaction de torture
9- Lenoir Dawa, militaire
Violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, coaction de torture
10- Etienne Jacques Angwele Ngwelle, Opérateur économique
Complicité de torture
11- Yves Saiwang, Fonctionnaire de police en service à la direction générale de la recherche extérieure
Complicité de torture
12- Guy Serges Heudji, Fonctionnaire de police en service à la direction générale de la recherche extérieure
Complicité de torture
13- Douala, né le 5juillet 1995 à Sorawel, militaire
Complicité d’arrestation et séquestration, complicité de torture, assassinat et violation de consignes
14- Johnson Lamfu, Militaire en service à la direction générale de la recherche extérieure
Complicité d’arrestation et séquestration, complicité de torture, assassinat et violation de consignes
15- Stéphane Tongue Nana, Sous-officier de gendarmerie
Complicité d’arrestation et séquestration, complicité de torture, assassinat et violation de consignes
16- Martial Théodore Nzockmenping, Soldat première classe
Violation de consigne, coaction d’arrestation et séquestration, complicité de torture
17- Albert Bidzogo Mbede alias « Arthure Essomba », Responsable VIP escorte et protection garde du corps
Complicité de torture, usurpation de titre et usurpation de fonction

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