Arrêt des activités. Les raffineurs prennent le contre pied du Gicam

L’Association des Raffineurs des Oléagineux rame à contre courant de la menace de suspension des importations et de la production portée par le Groupement Inter patronal et ce, quelques semaines après que l’une des plus grandes entreprises de cette association ait sollicité un soutien gouvernemental.

Dans un communiqué daté du 23 novembre dernier, l’Association des Raffineurs des Oléagineux du Cameroun (ASROC) fait une déclaration qui va dans le sens opposé, du discours du Gicam. L’Asroc rassure les consommateurs  que des « dispositions ont été prises pour assurer un approvisionnement continu en huiles végétales raffinées, en savons de ménage et de toilette durant les fêtes de fin d’année et au-delà. ». Or, le Gicam avait clairement menacé de suspendre les activités de production et d’importation dès janvier 2022. Ceci au terme d’une concertation tenue le 9 novembre dernier entre les entreprises de divers secteurs d’activités. Parmi les membres cités dans le communiqué de l’Asroc, figure  la Société Camerounaise de Raffinage  Maya et Cie. Celle-là même qui, le jour de la décision prise par le Gicam, soit le 9 novembre dernier, avait adressé une lettre au ministre du commerce pour solliciter un accompagnement du gouvernement. La structure demandait notamment un soutien pour la filière et particulièrement à elle même. Précisément une exonération de  l’impôt sur les sociétés  pour l’exercice 2022.

« Nous sommes arrivés à un point où  la santé financière de notre structure est alarmante, notre trésorerie se détériore à cause  de la perte financière », écrivait le directeur général de la SCR Maya et Cie. Il évoquait comme raisons de ces difficultés, le coût du fret maritime et la hausse des prix des matières premières,  notamment l’huile de palme brute.  La tonne étant achetée à « un prix minimum de 630 000 FCFA et le plus élevé à 860 000 FCFA».  Avait-t-il indiqué non sans lister d’autres intrants de la  production de l’huile  raffinée. Le Gicam  avait d’ailleurs précisé, s’agissant de cette la filière,  qu’entre octobre 2020 et octobre 2021, l’huile de palme brute locale  a connu une augmentation de 10%  et de 21%  pour celle  importée.  Il est également noté une hausse de 30% des préformes de 30 g, de 71%  pour la soude caustique pendant que les jerricans de 5 litres,  connaissent une hausse de 20% et  de 25% pour ceux de 20 litres.

En réaction à ce renchérissement des coûts des matières premières et du fret maritime, le gouvernement à travers le ministre des Finances a décidé le 16 novembre dernier, de procéder à une décote de 80% du montant du fret maritime  jusqu’au 28 février 2022.  Mais le Gicam reste sur sa décision de suspendre les activités de production, jugeant l’impact de cette mesure « négligeable », et sollicitant des mesures structurelles. Contrairement au Gicam qui ne compte pas baisser la garde tant qu’il n’y a pas de « véritable concertation » avec le gouvernement, l’Asroc dont les adhérents sont aussi membres du Gicam  semble plutôt poursuivre ses activités, en préservant le  «  dialogue qu’elle entretient avec le gouvernement ».

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