Dans trois décisions signées et rendues publiques ce 02 avril 2019, le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda a suspendu pour trois mois trois infirmières exerçant à l’hôpital de district de Déido. Il s’agit de Fidèle Marie Ndonda épse Mbella, Célérie Ntongni Nana, épouse Kouamo et de Célestine Lontchi Ndeko. Les décisions prises par le Minsanté ajoutent la mention « sans préjudice de poursuites disciplinaires ». Il s’agit d’un premier acte posé par l’autorité publique dans l’affaire du meurtre de Blerios Tsanou, élève au lycée bilingue de Déido vendredi dernier par un de ses camarades. La sanction ne surprend guère tant l’indignation collective qui a suivi la publication des vidéos du défunt encore sous soins a poussé la direction de l’hôpital de district de Déido à convoquer une réunion de crise hier 1er avril. Des vidéos ayant laissé voir une partie du personnel qui s’activait à faire des photos et vidéos du malade agonisant. Violant ainsi le secret médical. Pour sa part, Malaouda Malachie avait déjà donné le ton en condamnant par un tweet l’attitude des infirmières.
Tout en désapprouvant vivement le comportement de certain personnel de l'HD de Deido, je voudrais témoigner ma proximité à la famille de la victime de cet acte odieux. Je viens de prescrire une enquête en vue de déterminer prioritairement les responsabilités dans cette affaire.
— Dr MANAOUDA MALACHIE (@DrManaouda) March 30, 2019
Au-delà des suspensions pour trois mois d’activité de ces trois infirmières, les problèmes de fonds demeurent. La sécurité des établissements scolaires est un sujet qui interpelle l’ensemble de la nation. Des sources concordantes indiquent que le blessé a été transporté à l’hôpital par ses camarades qui ont procuré les premiers soins. A leur manière. Les lycées disposant pourtant d’infirmeries gérées par des infirmiers.
Et jusqu’ici, les autorités de l’Enseignement secondaires sont restées muets face au drame. Il a fallu attendre la cérémonie d’ouverture des Jeux Fénassco qui se déroulent à Yaoundé depuis ce 1er avril, soit trois jours après le drame, pour entendre la voie de Nalova Lyonga condamner en quelques mots cet acte odieux. L’on a quelques fois vu un censeur dudit lycée apporter quelques réponses à la presse. Le proviseur reste invisible.