Au lendemain de leur sortie sur le site de la découverte de la dépouille de Martinez Zogo, les chefs traditionnels de la Lékié qui ont menacé de envoyer les restes de l’animateur à Mvomeka’a chez le président de la République, ont été convoqués au Secrétariat d’Etat à la défense (SED). Gabriel Essoa Etoga et ses pairs sont allés s’expliquer au siège de la Gendarmerie nationale sur leur engagement. Rien n’a filtré pour l’instant de ce qu’il est reproché à ces gardiens de la tradition, mais une source proche de l’affaire affirme que cela portait justement sur cette affaire et les mobiles de leurs actes. Eux qui ont par ailleurs fait des rites à Ndong, sur cet endroit même où a été découvert le corps inerte du chef de chaîne d’Amplitude FM. Cependant, les chefs traditionnels ont été libérés après leur longue audition.
Au moment où les chefs traditionnels regagnaient leurs villages, Xavier Messe recevait sa convocation pour se rendre ce lundi 30 janvier 2023 dans les locaux de la gendarmerie nationale, au sujet de la même affaire. Le vieux journaliste lui-même en a fait l’annonce, en indiquant que sa convocation a un lien avec l’interview qu’il a accordée à Balafon radio au lendemain de l’annonce de la découverte de la dépouille de Martinez Zogo. On se souvient que Xavier Messe avait révélé avoir été régulièrement au faîte de l’information « minute by minute » depuis l’enlèvement de Martinez Zogo. Indiquant avoir ainsi été alerté aux environs de 5h le mercredi suivant cet enlèvement, mais qu’il ne pouvait livrer l’information. Une sortie qui a suscité de l’indignation et de la curiosité. Il y en a qui soupçonnent l’homme de connaître les ravisseurs, à défaut d’être leur complice. L’ancien reporter de Rfi et jeune Afrique a beau se défendre de toute complicité, arguant que ses propos ont été mal compris, il reste désormais un acteur important, voire clé dans l’énigme de cette affaire.
Ici l’interview de Xavier Messe sur Balafon radio
La gendarmerie a décidé d’en savoir plus. Ce sont peut-être les prémices de l’enquête attendue dans cette affaire. Une enquête que beaucoup de leaders d’opinion veulent indépendante. Les chefs traditionnels de la Lékié qui ont signé la lettre de jeudi à destination de Paul Biya, sont convaincus que les exécutants sont des forces sécuritaires de l’Etat.
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