Dans une correspondance adressée au ministre délégué à la présidence chargé de la Défense (Mindef), le président de la commission nationale des droits de l’homme (Cdhc) du Cameroun demande de « communiquer rapidement » sur la torture de Longkana Agno Simon alias Longue Longue. De façon précise, James Mouangue Kobila demande de « préciser les mesures prises pour identifier et sanctionner les coupables, ainsi que pour indemniser la victime».
Le président de la Cdhc soupçonne les auteurs de la divulgation de cette vidéo d’avoir un agenda caché dans leur manœuvre. « Ses instigateurs sont certainement informés du passage de l’Etat du Cameroun devant le comité contre la torture les 13 et 14 novembre prochain», écrit Mouangue Kobila.
Cela survient lorsque le Mindef a déjà annoncé une enquête sur cette affaire, et surtout que « toute la lumière sera faite sur cette regrettable affaire ». Et « les responsabilités seront établies et les conséquences tirées en fonction des résultats de l’enquête, conformément aux lois et règlements en vigueur». Seulement, plusieurs enquêtes ouvertes sur des situations de violations des droits de l’homme n’ont jamais abouti. Mais cette fois-ci, l’Etat du Cameroun est dos au mur. Depuis la sortie de la vidéo des tortures infligées à Longue Longue, des voix se libèrent tous les jours pour dénoncer des actes similaires subis du fait de services spécialisés de l’Etat. Le Cameroun est attendu devant le Comité contre la torture mi-novembre. Et des plaintes sont annoncées contre l’Etat et certains de ses fonctionnaires en ténue.