Au sortir d’une réunion de crise du Comité de préparation des Can (2016 et 2019), Yang Philemon a annoncé que « le Cameroun va officiellement engager des démarches pour accepter l’offre de report à 2021 et travailler avec la Caf dans ce sens ». Sans le dire clairement, le Premier ministre, dans sa posture de président du Comipcan, signifie donc que le Cameroun n’attaquera pas la décision de la Confédération africaine de football (Caf) de retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 au Cameroun. L’option de saisir le Tribunal arbitral du sport (Tas) de Lausanne a avait été envisagée dans l’euphorie de cette décision le 30 novembre dernier. Des sources indiquaient d’ailleurs qu’Abdouraman Hamadou, le président de l’Etoile filante de Garoua, devenu célèbre au Cameroun par ses multiples victoires contre les exécutifs de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) devant cette juridiction suprême, était ciblé comme personne ressource devant accompagner le plaignant camerounais dans cette démarche. Ce ne sera plus le cas. Le Cameroun veut saisir la seconde chance à lui offerte par Ahmad Ahmad, celle d’organiser l’édition 2021 initialement attribuée à la Côte d’ivoire. Pour le président du Comipcan, « nous ne pouvons pas travailler ensemble pour la Can 2021 et être adversaires dans les tribunaux ou se regarder en chiens de faïence ».
Priorité au cahier de charges
Mais en face, la Côte d’ivoire a déjà dit qu’elle tient à sa Can et qu’elle n’était d’ailleurs pas informée d’une quelconque négociation visant à leur retirer la Can qu’elle prépare déjà.
En attendant, Abdouraman Hamadou et l’Association des clubs de football amateur ont déjà déclaré leur intention de reprendre le chemin de Lausanne pour contester cette décision. Malgré la mise en garde d’Ahmad Ahmad qui dit s’être préparé à cette éventualité du Cameroun. Une menace à peine voilée de celui qui reconnaît avoir violé les textes de la Caf pour attribuer la Can 2021 au Cameroun. Abdouraman Hamadou avait déjà attaqué la modification unilatérale du cahier de charges par la Caf en 2017, avant d’en être dissuadé par le gouvernement camerounais. Cette fois-ci, l’homme qui a repris avec la contestation du processus électoral de la Fécafoot, a renoué avec les tribunaux. Le match judiciaire se prépare.
En attendant de savoir l’issue de cette autre crise que la Caf engage en y associant la Côte d’ivoire, Yang Philemon prescrit de « surseoir toute communication officielle visant à incriminer la Caf ou son président ». Après avoir fait le point des travaux et revisité les goulots d’étranglement, le Comipcan a « fait l’inventaire des travaux et prestations pour en ressortir ceux qui relèvent directement du cahier de charges de la Caf ». On apprend que le Minfi a accusé les autres d’avoir alourdi la tâche au gouvernement. «On s’est engagé dans des travaux qui n’étaient pas demandées, et qui n’étaient pas nécessaires », apprend-on du briefing rendu à la presse. Désormais, le Cameroun se concentre prioritairement sur les chantiers exigés par le cahier de charges « pour les achever à temps, à savoir fin mars 2019 ».