Les objectifs de la Stratégie nationale de développement (SND 30), à mi-parcours, n’ont donc pas été atteints, en ce qui concerne les constructions routières. Le gouvernement camerounais avait prévu, entre 2020 et 2024, le bitumage de 6000 km de routes, mais seules 2000 ont été bitumées, soit 49% de taux de réalisation. Pour l’ingénieur de l’Etat, trois facteurs expliquent cette faible performance : l’insécurité qui est une conséquence du terrorisme comme l’illustrent les tronçons : Dabanga-Kousseri ou encore Babadjou-Bamenda et bien d’autres. Egalement, le ministre des Travaux publics comme autres causes, les retards de paiement des décomptes et les affres causées par la pandémie de COVID 19.
Mais globalement, au 31 décembre 2024, le réseau routier du Cameroun affichait un linéaire total de 121 873 km, contre 55 000 km dans les années 1980, soit une progression de 121% en valeur relative. Ce linéaire se répartit entre 109 km d’autoroutes, 9 387 km de routes nationales (dont 5 945 km bitumées), 13 842 km de routes régionales (dont 1 722 km bitumées) et 98 535 km de routes communales (dont 2 800 km bitumées). Au-delà des projets achevés, 141 projets sont actuellement en cours d’exécution, couvrant près de 7 600 km de routes et plus de 4 200 ml d’ouvrages d’art, avec une livraison prévue, d’ici 2027. En parallèle, 132 nouveaux projets représentant plus de 2 370 km de routes et 3 065 ml d’ouvrages d’art démarreront dès 2025.
Comparativement aux autres pays africains de même niveau de développement économique, le Cameroun serait en tête devant un pays comme la Côte d’Ivoire avec ses 8100 km de routes bitumées et un linéaire total de 82 000 km de routes. Mais aussi devant le Sénégal, avec 6569. Km de routes bitumées et un linéaire total de 16500 km de routes.
Etat du réseau routier globalement satisfaisant
De l’état global du réseau routier camerounais présenté par le ministre des Travaux publics, il en ressort que les autoroutes sont en bon état sur tout leur linéaire. 71,3% des routes nationales se trouvent en bon ou moyen état avec 80% du linéaire bitumé en bon état, 45,1% des routes régionales affichent également un état satisfaisant dont 67% pour la partie bitumée. Alors que les routes communales, qui constituent le réseau le plus dense, présentent seulement 24,2% de leur linéaire en bon ou moyen état. Ces données, a commenté le Mintp, traduisent les avancées constantes et les efforts soutenus du gouvernement en matière d’entretien et de modernisation des infrastructures routières.
Le Mintp a par ailleurs rappelé que le relèvement du niveau de service du réseau routier nécessite des investissements financiers conséquents et continus. Dans cette optique, l’État a engagé plusieurs réformes structurantes, parmi lesquelles, la loi du 27 avril 2022 sur la protection du patrimoine routier et la réorganisation du Fonds Routier de deuxième génération, destinée à mieux canaliser et sécuriser les ressources pour l’entretien et la réhabilitation des routes.
En dépit des contraintes liées aux intempéries, à l’incivisme de certains usagers, aux faiblesses structurelles des entreprises locales de BTP et aux tensions sécuritaires dans certaines régions, le gouvernement a poursuivi avec détermination ses efforts. Le Mintp en veut pour preuves, la livraison récente de plusieurs axes stratégiques (Yaoundé-Obala-Batchenga-Nanga Eboko-Mbet, Sangmélima-Djoum-Mintom-Mbalam-Frontière Congo, Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati, Olama-Bingambo, Grand Zambi-Kribi, etc.) et la construction d’ouvrages emblématiques tels que le pont sur le fleuve Bongor (620 ml) ou celui de la Cross River (408 ml).
Début imminent de la reconstruction de la section Ngaoundéré-Garoua
C’est un autre projet routier important qui a retenu l’attention du ministre des Travaux publics, lors de cet échange avec les médias. Emmanuel Nganou Djoumessi, à propos, s’est voulu clair, le début effectif des travaux de reconstruction de cette route est imminent. D’ailleurs à propos, le Mintp a rendu public, la semaine dernière, un communiqué de presse, portant à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que la Banque Africaine de Développement a approuvé la proposition d’attribution par les Commissions nationales des marchés relatifs à la reconstruction de la section Ngaoundéré-Garoua (278 km), maillon important du corridor économique Douala-N’Djamena. Les travaux seront réalisés par les entreprises adjudicataires retenues ainsi qu’il suit : Ngaoundéré-Carref0ur Malang (50 km), la reconstruction et mise en 2×2 voies, attribuées à CGCOC Group pour un montant de 46 058 144 793 de FCFA ; Bas de la falaise-Pont de Kéroua (39 km) : reconstruction et élargissement attribués à China Harbour Engineering Company Ltd (CHEC) pour 34 807 741 248 de FCFA TTC. Pont de Kéroua-Pont de Salah (77 km) : reconstruction et élargissement attribués à China First Highway Engineering (CFHEC) pour 46 149 168 7 de FCFA TTC. Pont de Salah-Ouro André (56 km), reconstruction et élargissement attribués également à China First Highway Engineering (CFHEC) pour 23 911 833 000 de FCFA « ITC. Ouro André-Pont sur la Bénoué (56 km), reconstruction et mise en 2×2 voies attribuées à China International Water & Electric Corp (CWE) pour 31 091 169 134 de FCFA TTC.
Le coût total de ces travaux s’élève à 182 018 056 612 de FCFA TTC. Et, le démarrage des travaux interviendra dans les prochains jours. En plus de la reconstruction de la route principale, le projet prévoit, entre autres : l’aménagement de 15 km de voiries urbaines dans les villes traversées ; l’aménagement de 263 km de routes communales ; La réalisation d’un audit technique, organisationnel et du patrimoine du MATGENIE ; l’étude en vue de l’optimisation de l’exploitation du port fluvial de Garoua et de la navigabilité du fleuve Bénoué ; l’étude architecturale et technique en vue de la construction du pôle technologique de l’école de Génie Chimique et Minérale (EGCIM) de l’Université de Ngaoundéré et l’élaboration d’une stratégie, d’un modèle financier et d’un plan de mise en œuvre en vue du développement des usines-écoles de I’EGCIM de l’Université de Ngaoundéré ; etc., peut-on lire dans ce communiqué.
Entretien de la route Edéa-Kribi: l’entreprise SOMAF mobilisée
Conformément aux recommandations du Maître d’ouvrage, à l’issue des travaux de la revue, la semaine dernière, des projets routiers, une mission de la Direction des Investissements routiers du Mintp a permis de constater, le lundi 8 septembre 2025, l’effectivité de la mobilisation de l’entreprise SOMAF sur la section Edéa-Pont du Nyong. Sur le terrain, des opérations de maintien de la circulation s’exécutent entre Edéa et la Ferme Suisse.
Il s’agit dans un premier temps, pour les équipes de l’entreprise, de procéder aux opérations de maintien de la circulation, avec notamment le comblement des zones dégradées, les remblais des points critiques et la mise en œuvre du 0/31.5 entre Edéa et Ferme Suisse. Il convient de relever que l’entreprise prévoit d’intervenir sur cette section, en dépit des pluies qui rendent difficile son déploiement. Sur un tout autre plan, l’on à relever au Mintp que sur la section Pont du Nyong-Kribi, la circulation est fluide, en raison des travaux d’entretien récemment réalisés. S’agissant de la reconstruction de la route Edéa-Kribi, la procédure d’attribution des marchés en cours, est rendue à son étape finale et la non objection du partenaire technique et financier, la Banque Africaine de Développement est attendue. La Mission de contrôle est déjà contractualisée et ses premières prestations ont permis de procéder à une actualisation des études, pour l’élaboration du dossier d’appel d’offres ayant permis d’ouvrir la procédure de contractualisation.