Des centaines de jeunes amassés devant la Gendarmerie de la ville de Sangmélima, sont aux abois. Des remontrances et récriminations sont faites en direction de ce service de sécurité. Des éléments de la police tiennent les envahisseurs en respect. Le courant semble ne pas passer entre les deux parties. Puis les civiles replient sur la ville, armés de gourdins et de cailloux, ils s’en prennent à des boutiques et commerces. Très vite, des informations font état de ce que les boutiques ciblées appartiennent aux allogènes.
C’est que, tout est partie, selon des sources concordantes, de la découverte du corps d’une jeune, Assam Bélinga Benjamin Junior, conducteur de moto-taxi. De premières informations soupçonnant un assassinat perpétré par un de ses proches, avec le soutien d’un moto-taximan. Un des deux suspects serait allogène. D’où la tournure qu’a failli prendre l’affaire. « Les populations amassées devant la gendarmerie réclamaient le suspect pour en découdre », rapporte une source à Sangmélima.
Un communiqué du préfet du département du Dja et Lobo viendra clarifier la situation : « Le préfet en appelle au calme et rassure de ce qu’il ne s’agit nullement d’un problème inter-ethnique , et invite les populations au patriotisme en vaquant à leurs occupations pendant que la justice suivra son cours », écrit Koulbout Aman David. Rien n’y fait. Les jeunes déchaînés, continuent de réclamer la justice populaire. Selon des sources crédibles, les élites de la ville et du département d’origine du chef de l’Etat, notamment Benoît Assam Mvondo, un cousin du président de la République, et le maire André Noël Essian, se sont investis à ramener l’ordre à travers des négociations. Jouant par ailleurs leur partition pour éviter la dérive tribale qui prenait le pas sur la nature réelle de la crise.