Fécafoot-Lfpc : La guerre désormais ouverte

Après la suspension de la Ligue par le bureau du comité exécutif de la Fécafoot, Pierre Semengue a engagé la résistance « armée ».

La guerre des tranchées à laquelle se livraient la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et la Ligue de football professionnelle du Cameroun (Lfpc) a abouti à la suspension de la Lfpc par le bureau du Comité exécutif de la Fécafoot ce 22 août 2019. Seidou Mbombo Njoya et les deux vice-présidents (Céline Eko et Alim Konaté) qui ont pris la décision à l’unanimité accusent la Ligue de « violation grave et réitérée de ses obligations». En s’appuyant sur les articles 15 et 48 des Statuts de la Fécafoot et l’article 81 des Statuts de la Lfpc. L’article 15 des Statuts de la Fécafoot qui donne à l’Assemblée générale de la Fécafoot le pouvoir de suspendre un membre, en ajoutant que « tout membre coupable de violations graves et/ou réitérés de ses obligations peut être suspendu avec effet immédiat par le Comité exécutif… ». L’article 48 des mêmes textes accorde au président de la Fécafoot le pouvoir de « représentation et signature », qu’il peut déléguer à un vice-président ou à un membre du Comité exécutif. Une réunion dudit Comité est programmée au 3 septembre prochain, pour « examen de la situation de la Lfpc ». Il se susurre qu’à l’occasion, la Fécafoot compte installer un comité provisoire de gestion à la tête de la Ligue. Avant l’assemblée générale de la Fécafoot dans la première quinzaine d’octobre.

Le général Pierre Semengue n’a pas attendu que l’on en arrive là. Dans un communiqué de presse commis ce 23 août, le président de la Ligue dénonce « des représailles suite à la saisine par la ligue, des organes et juridictions compétents pour contester les résolutions de l’Assemblée générale de la Fécafoot du 26 juillet dernier ». En l’occurrence « la mesure discriminatoire que la Fécafoot a introduite dans l’architecture de ses textes en fixant la limite d’âge du président de la ligue à 75 ans ». Ce qui, « viole les dispositions de l’article 4.1 des Statuts de la Fifa» qui proscrit la « discrimination » contre tout individu, pays,… Pierre Semengue dénonce les railleries basées sur son âge avancé qui est plutôt une « grâce » et « un gage de vitalité ».

Crise de compétences

En tout état de cause, « la modification des statuts de la Lfpc relève de sa compétence exclusive… or nos statuts, en l’état, n’appelaient pas à une modification». Mieux, « vos statuts adoptés en 2018, ne peuvent avoir l’effet rétroactif», enseigne le conseil de la Lfpc. Et même, « dans l’hypothèse d’un arrimage de nos statuts à ceux discriminants de la Fécafoot, son mandat courra jusqu’à la fin, en raison de la non rétroactivité de la loi », brandit-il. Semengue profite pour justifier des faits non explicités dans les accusations. Dénonçant l’asphyxie financière de la Fécafoot contre la Ligue, le président de la Ligue avoue avoir eu recours à d’autres sources de financements pour mener les activités de son institution. Exhortant le personnel de la Ligue et les partenaires à « rester calmes et sereins » et à « continuer leur collaboration en toute tranquillité».

Pour autant, l’ex chef d’Etat-major des armées, reste légaliste. Le général en seconde section a déjà introduit un sursis à exécution et un recours gracieux préalable auprès du Tribunal administratif et du président de la Fécafoot. Par la voie de son avocat Me Germain Junior Bédiang, le patron de la Lfpc fait observer qu’« il semble être reproché à la Ligue de ne s’être point conformer aux résolutions de l’assemblée générale de la Fécafoot ayant procédé à l’adoption des statuts de la Lfpc… ces résolutions ont été déférées devant la Chambre de conciliation et d’arbitrage et suivent leurs cours ». De quoi en déduire « votre acharnement à voir imposer à la tête de la Lfpc, un directoire à votre botte », assène-t-il contre sa tutelle.

Lors de l’assemblée générale de la Fécafoot du 26 juillet dernier, la Fécafoot avait modifié ses statuts en se donnant la compétence de pouvoir modifier les statuts de la Ligue. Et dans le même temps, la Fédération plafonne désormais l’âge du président de la Lfpc à 75 ans, et comptait évincer le président actuel de la Ligue, pour en faire le président d’honneur de la Fécafoot, selon des sources concordantes. Rencontrant la résistance de Semengue. Le champ était devenu libre pour une guerre totale. Entre temps, les deux parties en conflit préparent chacune le démarrage de la saison professionnelle. C’est la Fécafoot qui délivre les licences et gère les arbitres. Mais rien n’indique que la balance pèsera toujours de son côté. L’homme ayant toujours réussi à garder la tête haute, à chaque bataille, depuis la création de la Ligue en 2011. De toutes les façons, « le président de la Lfpc est titulaire d’un mandat électif, pour une durée déterminée et antérieure à la prise de vos statuts», rappelle Me Bédiang. ce mandat expire en juin 2020.

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