Le PDg de Bloomfield suggère notamment des fonds d’investissement pour les PME et une révision du marché des capitaux.
Au plan financier, la Zone de Libre-échange Continentale africaine devrait être renforcée selon le patron de l’agence de notation financière Bloomfield. A son avis, ce marché constitué de 54 pays présente certaines limites du fait de sa diversification. « En fait, chaque entreprise, chaque pays a un potentiel de 54 autres pays. Malheureusement à cause de la fragmentation de ces marchés vous vous re trouvez avec des marchés qui sont très petits ; ce qui amène finalement nos pays à aller chercher de l’argent à l’extérieur. Deuxième chose, nous avons des monnaies qui ne sont pas convertibles donc même au-delà des barrières nationales et régionales, vous avez des pays qui ne peuvent pas emprunter dans les 53 autres pays ; en dehors de la Cemac et de l’Uemoa qui ont créé une zone monétaire. Et on se retrouve avec un marché des capitaux qui n’est suffisamment profond », explique-t-il.
Et alors que certains experts ont souvent évoqué la nécessité d’un marché financier unifié sur le continent, Stanislas Zeze suggère une autre approche. Il pense en effet qu’il faut développer différents outils financiers pour accompagner ces marchés fragmentés. « Sur la majorité des marchés, vous aviez des bons trésors et les obligations à long terme. Maintenant il y a eu l’introduction des green bond qui ont créé un autre type d’investisseurs ; donc chaque fois qu’on aura de nouveaux instruments financiers, ça va permettre d’élargir la base d’investisseurs et d’approfondir les marchés ; pour le moment ils sont très petits et ne représentent pas un grand intérêt pour un marché aussi extraordinaire pour l’Afrique ».
Des fonds d’investissement pour les PME
La Zlecaf, on le sait, constitue pour les pays africains, un potentiel de 1, 2 milliards de consommateurs pour les PME. Alors que ces dernières font jusqu’alors face à l’épineux problème de finance ment, Stanislas Zeze estime que la solution serait la création de fonds d’investissement des PME avec des montants modérés adaptés aux PME. Car elles ont besoin de montants qui ne sont pas souvent disponibles en bourse et difficiles à trouver auprès des banques. « Ces fonds avec des petits tickets de 50, 60 ou 10 millions de francs, c’est ce qui permettra aux PME d’être financées mais aussi de renforcer leurs capacités par ce que l’avantage qu’a une PME avec le fond d’investisse ment c’est que le fonds d’investisse ment rentre dans le capital et donc va ouvrir son carnet d’adresse et intervenir dans la gestion. C’est ce dont nos PME ont besoin. ».
L’Etat est invité à être un actionnaire actif dans ces fonds pour encourager les investisseurs privés à contribuer.