Le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) a lancé, en procédure d’urgence, un appel d’offres national pour la fourniture et la pose de 10 000 poteaux en béton dans les dix régions du Cameroun. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui au redressement du secteur de l’électricité (Parsec), qui vise à résoudre les nombreux problèmes structurels du secteur énergétique national.
Ce projet, réparti en dix lots régionaux, a pour objectif de remplacer les anciens poteaux en bois par des structures plus durables en béton armé. Les prestations attendues des futurs prestataires comprennent non seulement la fourniture et l’installation des poteaux, mais aussi leur armement métallique et l’intégration d’isolateurs rigides ou en chaîne.
RÉPARTITION RÉGIONALE ET COÛTS DES TRAVAUX
La consistance des travaux prévoit une allocation spécifique par région. Ainsi, la région du Centre se taille la part du lion avec 3 410 poteaux à poser, suivie du Littoral avec 2 585. Les autres régions bénéficiaires sont l’Est (897), le Sud (1 105), l’Ouest (340), l’Extrême-Nord (646), l’Adamaoua (325), le Nord (229), le Nord-Ouest (190) et le Sud-Ouest (273).
Le coût global du projet est estimé à 9,5 milliards de FCFA, répartis entre les dix lots. Le Lot 1 qui correspondant à la région du Centre, est le plus onéreux, avec une prévision de 3,27 milliards de FCFA. Les coûts décroissent ensuite, variant de 2,56 milliards (Lot 2, Littoral) à 189 millions de FCFA (Lot 9, Nord-Ouest). Rappelons que le Parsec a récemment bénéficié d’un prêt de 74,25 millions d’euros (environ 49 milliards de FCFA) accordé par la Banque africaine de développement (BAD). Ce financement a été autorisé par le président Paul Biya le 3 décembre 2024, suivant l’approbation du conseil d’administration de la BAD en décembre 2023.
UNE RÉFORME STRUCTURANTE
Conçu pour couvrir la période 2024- 2025, le Parsec vise à redresser le secteur de l’électricité tout en posant les bases d’une transition énergétique. À terme, le gouvernement ambitionne de porter la capacité de production électrique à 5 000 MW, un niveau suffisant pour répondre à la demande nationale et permettre au Cameroun d’exporter de l’énergie, notamment vers le Tchad. Pour y parvenir, le programme prévoit plusieurs mesures phares, telles que l’installation de compteurs prépayés et intelligents, principalement dans les bâtiments publics.
Ces dispositifs permettront de limiter les pertes commerciales et de renforcer le recouvrement des paiements. Une campagne de sensibilisation accompagnera cette initiative, afin d’aider les usagers à s’approprier ce nouveau système. Par ailleurs, un accent particulier est mis sur le développement des compétences humaines.
Des programmes de formation seront déployés pour renforcer la qualification du personnel tout au long de la chaîne de valeur, de la production à la distribution. Malgré ces efforts, le secteur de l’électricité reste confronté à des obstacles structurels. Le déséquilibre financier chronique, le faible taux d’accès à l’électricité et la sous-performance des opérateurs du secteur compromettent encore son efficacité.