samedi, février 15, 2025
spot_img
spot_img
AccueilPolitique & SociétéTrafic d’ivoire : un pasteur et deux complices pris en flagrant délit

Trafic d’ivoire : un pasteur et deux complices pris en flagrant délit

Emana, un quartier de Yaoundé en émoi : un pasteur arrêté pour trafic d’espèces protégées. Le 18 décembre dernier, ce pasteur pentecôtiste, respecté de ses fidèles, a été arrêté pour cette activité criminelle inattendue. Cette affaire a secoué les esprits et mis en lumière les ravages du commerce illégal d’ivoire. Cachées dans un sac de farine à bord d’un taxi « Yango », six défenses d’éléphants attendaient leur funeste sort. Les trafiquants, croyant réaliser une transaction discrète, ont été pris de court par une intervention musclée des agents de la délégation régionale des forêts et de la faune, épaulés par la police judiciaire et l’organisation LAGA. Le pasteur, considéré comme le cerveau de l’opération, n’était pas seul : il était accompagné d’un proche voisin de l’église, intermédiaire dans cette affaire, et d’un ancien magistrat, présumé fournisseur des défenses.


Les premiers éléments de l’enquête dévoilent une réalité troublante : un homme de foi, censé prêcher l’intégrité et la justice, aurait orchestré un réseau de trafic. Le matériel provenait de sources bien établies, avec des connexions au sein même de la communauté religieuse. La famille de l’ancien magistrat, fidèle à l’église, aurait servi de lien dans ce commerce illicite. L’arrestation des suspects résonne comme un cri d’alarme pour la protection des éléphants d’Afrique.

 Depuis vingt ans, les chiffres sont accablants : 3 004 éléphants ont été abattus illégalement, menaçant une population déjà décimée. Les éléphants, véritables jardiniers des écosystèmes forestiers et savanicoles, jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique. Leur déclin, alimenté par une demande persistante d’ivoire, met en péril l’ensemble de la biodiversité.

Une réponse ferme de la justice


Le gouvernement, déterminé à mettre fin à ce fléau, s’appuie sur la loi de 2024 sur les espèces sauvages, qui prévoit des peines sévères pour les contrevenants. Les trois suspects encourent jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et une amende de 50 millions de FCFA. Une sanction exemplaire, à la hauteur du préjudice infligé à la nature. Cette affaire illustre l’urgence d’une mobilisation accrue pour protéger les espèces sauvages. Si des figures de confiance, comme ce pasteur, se laissent happer par les gains du trafic, qu’en est-il de la lutte contre ce commerce lucratif mais destructeur ?

La communauté, les autorités et les organisations environnementales sont appelées à redoubler d’efforts pour enrayer cette mécanique. Chaque arrestation est une victoire, mais le chemin vers la préservation des éléphants, symboles de force et de sagesse, reste long et semé d’embûches.

spot_img
LIRE AUSSI

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

EN KIOSQUE

spot_img

LES PLUS RECENTS