Titres publics : le Cameroun va mobiliser 320 milliards sur le marché de la Beac

Le président de la république Paul Biya a signé le 18 mars dernier un décret habilitant le ministre des finances, Louis Paul Motaze à conduire cette opération.

Le Cameroun va mobiliser 320 milliards sur le marché de la Beac

Comme prévu dans la loi de finances 2020, le Cameroun va bientôt mobiliser 320 milliards de francs CFA sur le marché de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac). Le décret habilitant le ministre des Finances Louis Paul Motaze à conduire cette opération a été signé le 18 mars dernier par le président de la République, Paul Biya. Ces ressources, sont destinées au financement des projets de développement inscrits dans la loi de finances 2020. Des dispositions à venir qui devraient être prises par le ministère des Finances, préciseront les modalités d’émission de ces titres, notamment le type de titre public émis ainsi que la maturité du titre. A titre de rappel, le Cameroun a effectué le 8 janvier dernier sa première sortie de l’année sur le marché de la Beac à travers l’émission de Bons du Trésor Assimilables (BTA) d’un montant de 20 milliards de francs CFA. La note y relative signée par le directeur général du Trésor, Sylvester Moh Tangongho précisait que ces BAT avaient une durée de maturité de 26 semaines. Dans la même perspective, le président de la République a aussi habilité le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, a signer des conventions de prêt avec des institutions financières. Le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad est prioritairement concerné par ce décret de Paul Biya. En ce sens qu’Alamine Ousmane Mey va bientôt ratifier avec la Banque Africaine de Développement (BAD) un prêt de 142,933 milliards de francs CFA, pour le financement partiel dudit projet. Pour le même projet, le ministre de l’Economie a également été habilité à signer un accord de prêt de 4,923 milliards de francs CFA avec le Fonds Africain de Développement (le guichet de financement concessionnel du groupe de la Banque qui fournit aux Pays membres régionaux à revenu faible, des prêts et dons). Selon des sources de la BAD, le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad consiste en la construction d’une ligne principale haute tension de 225 kv entre Ngaoundéré, Maroua et Djamena (Tchad), d’une bretelle de ligne haute tension de 225 kv entre Maroua, Bongor (Tchad), Guelendeng et Ndjamena (Tchad), des postes de transformation haute tension/moyenne tension associés ; ainsi que des réseaux de distribution, pour l’électrification rurale, le long des couloirs de ligne. Ces mêmes sources renseignent que la longueur totale des lignes haute tension à construire est d’environ 1024 km (786 au Cameroun et 238 au Tchad), et le nombre de localités à électrifier le long de ces lignes est de 478 (469 au Cameroun et 69 au Tchad). L’on apprend aussi qu’en plus des moyens de production et de transport de l’énergie électrique du Cameroun et du Tchad qui permettra des gains importants en coûts de production au profit direct des sociétés nationales d’électricité, le projet permettra à travers l’électrification des localités riveraines des lignes d’interconnexion, d’augmenter le taux d’accès à l’électricité dans les deux pays et contribuera d’une manière générale à l’amélioration des conditions de vie des populations et à la lutte contre la pauvreté. Il convient de souligner que ce projet répond à la volonté des deux pays d’optimiser l’utilisation de leurs ressources énergétiques par l’intégration des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique.

Par Junior Matock (Défis Actuels 466)

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