L’appel d’Issa Tchiroma Bakary lancé au peuple camerounais a eu un écho favorable. Et sur le territoire national, des manifestations ont été enregistrées, avec diverses vitesses. Si la soldatesque qui a envahi les grands axes de Yaoundé a permis de juguler toutes les velléités de manifestations, il n’a pas été possible d’imposer cette mainmise partout sur le territoire.
Et c’est dans le Grand-Nord que le déploiement a été particulièrement engagé. A Garoua, l’heure du rendez-vous a été respecté. Selon des sources locales, la ville a observé son calme habituel, jusqu’à 15h, pour voir des marcheurs prendre d’assaut les rues de la capitale de la région. A Maroua, les quelques attroupements initiés ont très vite été dispersés, selon des journalistes locaux. A Kousseri, pas mieux. Les foules qui se sont mobilisées ont été neutralisées par les forces de maintien de l’ordre.
C’est Ngaoundéré qui a enregistré les échauffourées les plus rudes. Les marcheurs n’ont pas pu aller au bout de leur marche vers le centre ville. Les gaz lacrymogènes n’ont pas découragé les contestataires déterminés à se faire entendre. De nombreux blessés.
Douala
Mieux que Ngaoundéré, Douala, ville réputée frondeuse, n’a pas manqué de défier toutes les autres. Ici les marcheurs ont bravé l’autorité de l’Etat. Dans divers quartiers de la capitale économique, des masses de manifestants auxquels se sont joints des pilleurs et autres hors-la-loi, ont imposé leur rythme aux forces de maintien de l’ordre qui, dépassées, ont dû »cheminer » à un moment avec les marcheurs agrippés sur le camion antiémeutes. Malgré les gaz lacrymogènes lancés sur les contestataires, les partisans d’Issa Tchiroma ont réussi à paralyser les activités de la ville des heures durant. Poussant les forces de maintien de l’ordre à ouvrir le feu. Au moins un mort sur le carreau. Certaines sources parlent de trois morts, d’autres parlent d’un seul mort. Toujours est-il qu’il y a au moins un mort. Dans un communiqué, le gouverneur du Littoral regrette la mort de citoyens tombés dans le cadre de ces événements et dénonce les actes engagés par les marcheurs. Tout en mettant en garde les fauteurs de troubles sur leur entêtement à braver les interdictions des autorités. Demain est un autre jour. Celui de la publication des résultats de l’élection présidentielle. Avec des risques de reprise des manifestations de contestation, tant les chiffres issus de la Commission nationale de recensement général des votes se sont avérés être très éloignés de ceux brandis par Issa Tchiroma Bakary pour soutenir qu’il gagné l’élection.







