Yaoundé, ville symbole de dialogue et d’unité, a ainsi accueilli ce moment charnière dans la vie de l’EELC, marquant l’aboutissement d’un premier mandat que le Rév. Baiguélé a lui-même qualifié de « fondations solides ». Son discours de candidature a d’ailleurs sonné comme un acte de lucidité et de réengagement : lucide sur les attentes inassouvies, humble dans la reconnaissance de ses limites, mais déterminé à inscrire son second mandat sous le sceau de la consolidation.
Un pasteur expérimenté au service de l’institution
Le parcours du Révérend Jean Baiguélé témoigne d’un engagement constant au service de l’Église évangélique luthérienne du Cameroun (EELC). De ses débuts comme aumônier universitaire à Ngaoundéré à ses fonctions de directeur de district à Douala, président régional du Centre, pasteur à Yaoundé, puis enseignant à l’Institut Luthérien de Théologie de Meiganga (ILTM) dans la région de l’Adamaoua, le département du Mbéré, chaque étape de sa trajectoire a renforcé un leadership mêlant pragmatisme pastoral et profondeur théologique. Ce cheminement, jalonné de responsabilités stratégiques, lui a permis d’acquérir une solide expérience, aujourd’hui mise au service de l’Église en tant qu’évêque national. Le Rév. Baiguélé incarne un ministère où se conjuguent foi, rigueur académique et action.
Formé à l’ILTM, dont il est diplômé du baccalauréat (1992-1997) et de la licence (2001-2003), il a également poursuivi deux Masters en management et en théologie, avant d’entamer un doctorat en théologie sur fonds propres. Cette double expertise, spirituelle et intellectuelle, renforce la crédibilité d’un homme appelé à conduire l’Église vers plus de stabilité, de visibilité et d’impact. Son second mandat s’inscrit dans la continuité d’un engagement profond, marqué par une volonté affirmée de faire rayonner l’EELC dans la fidélité, la discipline et l’ouverture.
Cap sur la réforme interne et l’ouverture extérieure

Au cœur de son programme : la restauration interne, la discipline ecclésiastique et un rayonnement renouvelé sur la scène nationale et africaine. Il s’agit, selon lui, de poursuivre les caravanes de prière, de mobiliser les évangélistes formés, mais aussi d’adapter la formation théologique aux réalités africaines, en insistant sur la cohérence entre foi, théorie et pratique. Sur le plan de la gouvernance, il s’est engagé à promouvoir la transparence, la bonne gestion, et l’inclusion des jeunes et des femmes dans les organes décisionnels. La consolidation des partenariats internationaux et le respect des engagements financiers sont également inscrits au cœur de ses priorités. Dans un passage particulièrement marquant de son allocution, le Rév. Baiguélé a demandé pardon aux fidèles pour les attentes non comblées. « Peut-être que certains, à distance, ne perçoivent pas les efforts fournis. Mais nous avons rétabli la confiance, amorcé la réconciliation et lancé des chantiers cruciaux », a-t-il affirmé.
Une Église en marche vers l’avenir
Le ton est donné pour ce second mandat : lisibilité des actions, consolidation des acquis, développement spirituel et institutionnel. Pour de nombreux observateurs, cette réélection ouvre une nouvelle page d’espérance, dans une Église qui cherche à se réconcilier avec elle-même, à renforcer son impact dans la société et à affirmer son rôle au sein du christianisme africain. Chargé de conduire le troupeau dans un contexte d’incertitudes, mais aussi d’opportunités, le Rév. Jean Baiguélé bénéficie désormais d’une légitimité renouvelée et d’une Église mobilisée à ses côtés. Le défi est grand, mais les bases semblent posées pour une EELC tournée vers l’essentiel : la foi, le service et la communion.







