Selon le projet de loi de finances 2023, ce compte d’affectation spéciale sera doté d’une enveloppe initiale de 15 milliards de francs cfa.
Le gouvernement annonce la création du « Fonds spécial pour le financement de la re construction des zones reconnues économiquement sinistrées des régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-ouest ». L’information est contenue dans le projet de loi de finances 2023 de l’État du Cameroun, qui a été déposé au parlement le 24 novembre dernier.
Doté d’un montant 15 milliards de francs CFA de financement initial, ce fond devrait, selon l’exposé des mo tifs, permettre la reconstruction des trois régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-ouest dévastées, pour la première par la guerre contre la secte islamiste Boko Haram, depuis 2013, et la crise dite anglophone pour les deux dernières. En plus de la dotation budgétaire initiale de 15 milliards de francs CFA, prélevée sur le budget général de l’État de l’exercice 2023, ce fond spécial va « retracer les dotations issues du budget de l’État, les contributions des partenaires techniques et financiers, les dons et legs, et toutes autres ressources susceptibles de lui être affectées conformément à la législation en vigueur ». « Un texte particulier du ministre en charge des finances fixe les modalités d’exécution des ressources affectées à ce Fonds », lit-on dans le projet de loi de finances.
L’on se rappelle qu’au cours du conseil de cabinet présidé le 27 octobre dernier à Yaoundé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a annoncé que l’une des in novations du projet de loi de finances 2023 porte sur la mise en place de ce compte d’affectation spéciale. « Au terme du débat qui a suivi […], le Conseil a validé le projet de loi de finances pour l’exercice 2023. Le chef du gouvernement a demandé au ministre des Finances de le consolider, dans la perspective de sa soumission, à la très haute appréciation du président de la République », indiquait-il.
Selon les prévisions du ministère de l’Économie, la reconstruction de trois régions va nécessiter des investissements globaux d’environ 1 000 milliards de francs CFA sur le long terme. En dehors des partenaires au développement, l’État compte sur l’accompagnement du secteur privé pour la mobilisation de cette enveloppe.
Selon un décret rendu public le 2 septembre 2019 par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont officiellement déclarées « zones économiquement sinistrées ». Ce statut, selon les textes en vigueur dans le pays, permet à l’État d’offrir des in citations diverses aux entreprises désireuses de s’installer dans ces zones touchées par l’insécurité.