dimanche, octobre 5, 2025
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AccueilPolitique & SociétéPrésidentielle 2025 : l’évangile saint Kleda pour un Cameroun meilleur

Présidentielle 2025 : l’évangile saint Kleda pour un Cameroun meilleur

L’évêque de Douala vient de commettre une lettre pastorale au ton critique en prélude à l’élection présidentielle à venir.

« En cette veille de l’élection présidentielle, d’octobre 2025, dans notre pays, je vous invite tous à vous joindre à moi votre frère pour qu’ensemble, nous élevions nos voix vers le Dieu Tout-Puissant pour implorer la paix pour notre pays, l’esprit d’amour et de service dans les familles et pour chacun d’entre nous». L’appel est de Mgr Samuel Kleda, l’archevêque métropolitain de Douala. Le berger a cru devoir s’inviter sur le champ politique, pour jouer sa partition. Pour le prélat, « au Cameroun notre cher et beau pays, nous avons un grand besoin de paix, de justice et de réconciliation, en ce moment délicat de son histoire ». C’est que, « alors que nous nous préparons à aller choisir le prochain président de la République, notre société est secouée par de multiples maux qui affligent toutes les couches sociales», a-t-il constaté. « La paix est un bien précieux, objet de notre espérance. L’espérance est la vertu qui nous met en chemin, qui nous motive pour aller de l’avant, même quand les obstacles semblent nombreux et insurmontables. Notre communauté porte dans sa mémoire et dans sa chair les signes de souffrances atroces qui frappent particulièrement les plus pauvres et les plus faibles, pris en otage par des chaînes de la corruption et de l’injustice. Aujourd’hui encore, tant de citoyens sont soumis au supplice de l’humiliation, de l’exclusion sociale, de l’injustice, ainsi que des traumatismes de l’acharnement systématique contre eux-mêmes et leurs proches», décrit-il.

Malaise généralisé

Le dirigeant catholique à la langue fourchue, a mené son enquête sur ces problèmes : « Le malaise qui ronge notre pays à l’heure actuelle et qui provoque un mécontentement généralisé dans les cœurs des citoyens en cette période préélectorale, prend sa source dans des actes anti évangéliques qui sont institués dans la gestion de notre pays », souligne-t-il. Et de citer « la mauvaise gouvernance et la corruption, la démocratie dévoyée, la pauvreté généralisée et le chômage, l’immigration clandestine, le délabrement du réseau routier, l’accès difficile à l’eau et à l’électricité, la gestion nébuleuse du pétrole, les injustices dans l’exploitation minière, les crises anglophone et sécuritaire à l’Extrême Nord ». L’observateur sociétal analyse que « ces maux, si souvent décriés, pervertissent les relations entre les citoyens et les gouvernants, engendrent l’abus de pouvoir et l’injustice. Or, à l’heure actuelle et en tout temps, notre pays a soif d’une justice sociale qui s’exprime par le respect des droits de la personne humaine et le développement de tout ce qui lui permet de s’épanouir et de réaliser sa vocation ».

L’homme qui « [s’est fait] le devoir de les rappeler à la conscience de tous», entend saisir l’opportunité de la campagne électorale à venir pour jouer sa partition, pour l’avènement d’un Cameroun nouveau. « Choisir un président de la République est un devoir citoyen qui incombe à chacun d’entre nous, et qui engage l’avenir de notre pays. C’est pourquoi notre acte citoyen doit permettre de poser les jalons d’une société nouvelle et prospère, fondée sur la paix et la justice, et tournée vers le bien-être de nous tous », sensibilise-t-il. L’e chef de l’église catholique romaine à Douala ne croit pas à une élection crédible, autant qu’il fustige le coût d’une telle épreuve électorale : « nous apprenons que le scrutin présidentiel de 2018 a mobilisé 50 milliards de Fcfa, et que celui de 2025 nécessite entre 65 et 70 milliards de Fcfa. Pourquoi donc tout ce gaspillage lorsqu’on connait déjà le vainqueur ? Autant ne pas organiser les élections pour ne pas appauvrir davantage les Camerounais. Pourtant, ces budgets, qui finissent souvent dans les poches des agents de l’Etat, peuvent être investis dans la construction des infrastructures routières, hospitalières et éducatives », regrette-t-il. Mais pas question de désespérer : « Elevons donc en ce temps, nos voix vers notre Dieu Tout-Puissant, afin que toutes nos aspirations au bonheur se réalisent dans la paix», exhorte-t-il les Camerounais.

Invitation

« J’invite toutes les personnes de bonne volonté à un changement de mentalité et d’attitude, à une transformation intérieure profonde, à un nouveau cheminement et à un renouvellement de notre vie pour être des ‘’artisans de paix’’ (Mt 5, 9), selon la volonté de notre Seigneur », prêche-t-il. Samuel Kleda s’approprie « l’appel de notre Seigneur dès le début de son ministère : ‘’les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile’’, selon Mc1, 15 ».

Cela survient dans la foulée d’autres sorties aussi fracassantes que virulentes de membres du clergé catholique du Cameroun. Dès les fêtes de fin d’année 2024, et en début de l’année en cours, entre autres Mgr Barthélémy Yaouda, évêque de Yagoua, Mgr Emmanuel Abbo, évêque de Ngaoundéré,…se sont déchaînés sur le pouvoir de Yaoundé. Le chef de l’église catholique romaine à Yagoua a même estimé que « même le diable, on l’accepte d’abord, et on verra après». Excédé qu’il était, de vivre l’indifférence des autorités de l’Etat face à la misère des citoyens. Mgr Lontsi-Keune du diocèse de Bafoussam s’est lui aussi illustré en exhortant les Camerounais à s’inscrire massivement pour sanctionner les dirigeants qui ont failli.

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