D ’entrée de jeu, Joshua Osih a rappelé les écarts entre les ambitions affichées par les plans de développement et la réalité des performances économiques. Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) visait une croissance de 5,5 % et une réduction de la pauvreté à 28 % en 2020 ; or, la croissance moyenne n’a pas dépassé 4,6 % entre 2010 et 2018 et la pauvreté est restée proche de 38 % en 2021. Même constat pour la Vision 2035 et la Stratégie Nationale de Développement 2020- 2030 (SND30), qui ambitionnaient respectivement une croissance annuelle de 8 à 10 % et une part de l’industrie de 37 % du PIB. « À mi-parcours, nous stagnons à 3-4 % de croissance, avec une industrie autour de 26 % du PIB et un manufacturier plafonnant à 14 % », a-t-il relevé, dénonçant des objectifs « irréalistes » et une gouvernance incapable de corriger les dérives.
CINQ AXES POUR « SAUVER LE CAMEROUN »
Face aux défis persistants du pays, le candidat Joshua Osih dévoile une feuille de route ambitieuse, structurée autour de cinq axes majeurs, couvrant les 100 premiers jours de mandat jusqu’à l’horizon du quinquennat. Au cœur de ses priorités, le rétablissement de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, la restauration de l’unité nationale et de la dignité des populations, ainsi qu’une refondation des institutions sur un modèle fédéral et semi-parlementaire. Mais c’est surtout une transformation socio-économique en profondeur qu’il appelle de ses vœux. « Notre boussole, c’est la République, pas le trône », a-t-il martelé, soulignant que sans réforme institutionnelle, aucun redressement économique durable ne saurait être envisagé.
Le programme économique du SDF met l’accent sur la souveraineté productive et l’emploi. Osih promet une politique volontariste de substitution des importations, la montée en puissance de l’agro-industrie, du BTP, des énergies renouvelables et du numérique, ainsi qu’une fiscalité favorable aux PME. Il annonce également la simplification administrative, la mise en place d’un « financement patient » pour soutenir les entreprises locales et un objectif de créations massives d’emplois. « Il faut produire au Cameroun ce que nous consommons, et consommer ce que nous produisons », a-t-il résumé. Le candidat promet une décentralisation effective, avec un transfert des compétences et des budgets vers les communes et les régions. Il s’engage à instaurer une transparence totale dans la gestion publique, avec des marchés publics ouverts, la publication obligatoire du patrimoine des responsables et un renforcement de la Cour des comptes. La lutte contre la corruption et la responsabilisation de l’exécutif par un régime semi-parlementaire sont, selon lui, des leviers indispensables pour relancer la confiance des investisseurs et redynamiser le climat des affaires.
SANTÉ, ÉDUCATION ET INCLUSION SOCIALE
Sur le plan social, Osih prévoit une véritable couverture santé universelle, la réhabilitation des hôpitaux de district, la fabrication locale de médicaments essentiels, ainsi que des filets sociaux ciblés. L’éducation et la jeunesse occupent également une place centrale, avec un accent sur la formation technique et professionnelle, le numérique à l’école et un fonds dédié à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.
Pour finir, Joshua Osih a appelé à une « rupture systémique » pour sortir le Cameroun de l’« autocratie et du sous-développement ». Pour lui, la présidentielle de 2025 doit être « un débat de projets, pas de personnes ». Son programme, axé sur la production nationale, la refondation institutionnelle et la justice sociale, vise à redonner confiance aux citoyens et à replacer le pays sur une trajectoire d’émergence crédible.