Selon les acteurs de la société civile, cette action du gouvernement permettra de préserver les pêcheurs artisanaux et de renforcer les efforts contre la pêche illicite.
S’exprimant dans le cadre de la conférence mondiale sur les océans, àBusan, en Corée, le conseiller technique auprès du ministre de l’élevage, de la pêche et des industries animales, a fait une déclaration largement partagée par les défenseurs de l’environnement. Guy Irene Mimbang a en effet indiqué que « le Cameroun soutient la Charte mondiale pour la transparence et, au cours des prochaines années, il s’efforcera de mettre en œuvre ses principes ».
En d’autres termes, le Cameroun a adhéré à la Charte mondiale pour la transparence dans les pêches et s’engage à respecter ses dix principes. Ces derniers, dont certains sont peu coûteux et d’autres pas du tout, favorisent l’accès à des données essentielles, telles que le suivi des navires à travers les océans ou l’enregistrement des personnes qui bénéficient de leurs activités. Il y a par exemple, l’obligation de publier toutes les données collectées et les évaluations scientifiques afin de faciliter l’accès à l’information pour les pêcheurs artisanaux, les professionnels de la pêche, les communautés locales, les associations professionnelles et la société civile lors de l’élaboration des règles, des règlements, des subventions et des budgets dans le domaine des pêches. La charte recommande aussi de rendre public la propriété effective des navires et exiger que la position des navires soit publique en partageant les données VMS ou d’autres systèmes non publics etc.
Selon la Fondation pour la justice environnementale (EJF), il s’agit d’une avancée importante qui permettra de préserver les pêcheries du pays. « Ce sont les communautés côtières et les pêcheurs camerounais qui en bénéficieront le plus, car leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire seront renforcés, mais cette démarche aura des répercussions à l’échelle mondiale. Le problème est clair : sans transparence, il est impossible de gérer les pêcheries ou de demander des comptes à ceux qui enfreignent la loi. En mettant en œuvre les principes de la Charte, le Cameroun peut aider les petits pêcheurs, reconstituer les populations de poissons et renforcer l’application de la loi à l’encontre de ceux qui enfreignent les lois nationales sur la pêche», commente Steve Trent, fondateur de l’EJF.
D’après les données de cette ONG, plus de 212000 pêcheurs camerounais dépendent directement des eaux pour leur subsistance. Mais leurs activités sont menacées par la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), souvent pratiquée par des chalutiers étrangers. Plusieurs cas d’abus à bord des navires ont d’ailleurs été signalés à maintes reprises.
Avec cette démarche, le Cameroun démontre son engagement à promouvoir une pêche durable. Le pays a dans le même sens, adopté en début de cette année, une nouvelle loi sur la pêche.