L’opération relevait d’une gageure. Parce que l’Etat n’avait jamais sollicité plus de 50 milliards de francs CFA à travers l’émission des Obligations du Trésor Assimilables (OTA), sur le marché monétaire. Mais le pari lancé le 23 mai 2019 pour la mobilisation de 150 milliards de francs CFA a plutôt connu une fin heureuse, le 12 juin dernier. Selon Sylvester Moh Tangongho, le directeur général du Trésor (DGT), de la Coopération Financière et Monétaire, au ministère des Finances (Minfi), « le gouvernement a mobilisé plus de 175 milliards de francs CFA. Loin au-dessus du montant fixé dès le départ. Ce qui traduit un taux de couverture de 120,78 % ». Dans le détail, le DGT explique que seuls 174,6 milliards de francs CFA ont été retenus pour permettre à l’Etat de faire face aux contraintes qui étaient les siennes au moment des émissions de ces OTA. Il s’agit notamment du financement d’une dizaine de projets concernant les secteurs tels que l’eau et l’énergie, les travaux publics, le développement urbain, les infrastructures sportives, etc. En ce qui concerne la gestion des ressources supplémentaires, Sylvestre Moh Tangongho indique « qu’elles vont servir au financement d’autres projets ». D’ailleurs, a-t-il insisté, « les structures compétentes se réuniront sous peu pour identifier les projets vers lesquels seront orientés ces financements ». Pour les spécialistes du marché monétaire, l’option portée par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, sur les OTA, démontre à suffisance la volonté de l’Etat de diversifier ses outils de financement, afin d’accroître ses capacités à poursuivre ses projets d’investissement. D’ailleurs, soutiennent ces experts, la réussite des précédentes sorties effectuées par le gouvernement sur le marché monétaire y a beaucoup contribué. Le directeur de la Trésorerie au Minfi, Samuel Tela, expliquait récemment dans une interview accordée à Défis Actuels que : « les emprunts obligataires 2010-2015 et 2013- 2018, ont été remboursées en totalité et les échéances de remboursements survenues ont été respectées ».
Par Junior Matock ( Défis Actuels)