Ngaoundéré : le gouverneur persécute un journaliste de L’œil du Sahel

Bertrand Ayissi subit des interrogatoires et menaces dans le cadre de ses enquêtes.

Bertrand Ayissi refuse de céder aux intimidations

Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Bertrand Ayissi Ndzomo. Le chef du bureau du trihebdomadaire L’œil du Sahel dans l’Adamaoua fait l’objet d’une torture psychologique depuis ce matin du 12 septembre 2023. Après une audition sur fond de menaces et d’intimidations dans le bureau du gouverneur de la région de l’Adamaoua, l’homme a poursuivi sa journée dans les couloirs de la Gendarmerie nationale à Ngaoundéré : « Le Commandant de compagnie a demandé qu’il soit auditionné, et qu’après il rentre, en attendant de nouvelles instructions du gouverneur», rapporte un proche du journaliste. On apprend que « le gouverneur n’a fait que gronder et râler », rapportait l’infortuné après son passage devant le patron de la région.

En clair, l’audition est ordonnée par le gouverneur de la région du l’Adamaoua, Kildadi Taguieké Boukar. Il est reproché à « propagation de fausses nouvelles». Des sources proches du dossier et de ce qu’il ressort des supputations du chef du bureau de L’œil du Sahel dans l’Adamaoua, que le gouverneur est remonté contre le reporter depuis des lustres, mais sa bile a commencé à exploser après la parution d’une enquête du journaliste d’investigations sur le trafic d’organes humains dans l’Adamaoua, il y a quelques semaines. « J’avais été menacé par le SG des Services du gouverneur juste après parution de cette enquête. Mais il s’était calmé », soufflait le journaliste à sa sortie des services du gouverneur en journée.

Trafic d’organes, agressions et enlèvements

Pour une affaire qui, à en croire le texte paru dans l’édition numéro 1834 de L’œil du Sahel, est passée devant les tribunaux, le gouverneur préfère voir une manipulation qui remonte à des années même : « On vous a monté en 2018 pour dire qu’il y a des enlèvements. Vous croyez me faire tomber. Mais ça fait 8 ans que je suis là, en poste. Ça ne vous dit rien ? Trouvez-vous normal de dire que l’Adamaoua est sous le règne des ossements humains et des agressions ? Si vous n’avez rien à faire, vous n’allez pas troubler l’ordre public dans la région, avec vos déclarations mensongères », aurait versé Kildadi Taguieké Boukar, selon sa « victime». Et d’ajouter que « si vous êtes des journaleux ou des journalistes à gage, et que vous cherchez quoi faire, ce n’est pas dans ma région que vous allez continuer à troubler l’ordre »», aurait menacé l’homme.

Et le 11 septembre 2023, le gouverneur a décidé de passer à la vitesse supérieure en convoquant le journaliste dans ses services, en promettant des représailles au cas où l’homme ne défèrerait pas à la convocation. L’on apprend que Bertrand Ayissi vient de quitter les locaux de la gendarmerie, mais que l’affaire reste en suspens. Le gouverneur n’entend pas voir le journaliste d’investigations libre. Ses enquêtes dérangent.

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