Sous le ciel chargé mais clément d’août, l’aéroport international de Maroua-Salak s’est transformé, ce 25 août 2025, en une vaste scène d’enthousiasme populaire. Aux sons des tam-tams, des danses traditionnelles et des cris de liesse, des centaines de militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), rejoints par des sympathisants d’autres formations politiques comme le MDR, ont accueilli Louis Paul Motaze, ministre des Finances, à la tête d’une imposante délégation interministérielle. Adamou Sidiki, président de la section RDPC Diamaré Centre, a résumé l’état d’esprit du jour : « C’est une journée exceptionnelle pour le RDPC. Nous avons l’habitude de dire que nous sommes en campagne du 1er janvier au 31 décembre, mais là, tout s’accélère. Nous nous sommes mobilisés pour accueillir nos camarades, et surtout le ministre Louis Paul Motaze. Nous savons ce qu’il représente pour ce pays, et ce qu’il inspire à notre région ».

Autour du ministre des Finances, figuraient Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local, Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, Hélé Pierre, ministre de l’Environnement, Ibrahim Talba Malla, ministre délégué à la Présidence chargé des Marchés publics, ainsi que Boniface Bayaola, secrétaire d’État au ministère des Enseignements secondaires. L’arrivée collective a résonné comme un signal fort, dans une région de l’Extrême-Nord qui se prépare à devenir l’un des épicentres des enjeux politiques et économiques à venir.

Dans la foule, les banderoles rivalisaient avec les slogans, traduisant la double dimension de l’événement, une mobilisation politique pour le RDPC, mais aussi une attente de réponses concrètes aux défis sociaux, économiques et sécuritaires qui traversent la région.
Si l’accueil fut éminemment politique, il s’adossait aussi à la signature, le 26 août 2025, d’une convention portant sur la mise en place de Centres de négoce dans quatre communes stratégiques de l’Extrême-Nord — Bourha, Fotokol, Kolofata et Mora.
Ces structures, pilotées par la Direction générale des Douanes, doivent devenir de véritables leviers de développement pour dynamiser les échanges transfrontaliers, soutenir l’agriculture et l’élevage, stimuler l’artisanat et accroître les recettes locales au profit des communes. Pour les populations, qui peinent souvent à transformer leurs ressources en revenus stables, ces centres apparaissent comme une promesse d’inclusion et de prospérité partagée.
Au-delà des annonces, l’instant avait des allures de démonstration de force politique et de communion populaire. Dans cette région marquée par les défis sécuritaires, l’arrivée de la délégation interministérielle, associée à une ferveur militante, a pris valeur de symbole : celui d’un territoire en attente d’attention, mais aussi d’une base électorale qui entend rester fidèle et visible, à l’approche d’une présidentielle décisive. « Le président de la République viendra très bientôt, comme toujours, et ce que vous voyez aujourd’hui n’est qu’un prélude à la grande organisation que nous allons lui réserver. », lance Adamou Sidiki avec certitude.