Le sort de Mamadou Mota est désormais connu, il vient d’être condamné à deux ans d’emprisonnement ferme par le Tribunal de Première Instance d’Ekounou. Le numéro deux du parti de Maurice Kamto a été reconnu coupable, lundi dernier, de « rébellion en groupe », lors des mutineries qui sont survenues à la prison centrale de Kondengui le 22 juillet dernier. Mamadou Mota est ainsi condamné après un procès qui aura duré moins d’un mois. Après cette sentence, Le militant du MRC a dénoncé un procès politique. « Je ne suis pas un rebelle, lors de la mutinerie de la prison, j’avais été appelé par le régisseur pour apaiser les détenus anglophones » , a-t-il expliqué à nos confrères de Jeune Afrique. Olivier Bibou Nissack porte-parole de la coalition et ses alliés ont martelé que tout au long de ce procès les prisonniers anglophones n’ont eu de cesse de dire que Mamadou Mota n’était pas de la manifestion. « Malgré cela, il a été condamné sans aucun élément de preuve qui l’accable » , a déploré un membre de sa famille . Ses avocats n’ont pas aussi manqué d’exprimer leur mécontentement suite à cette décision. « N o u s allons interjeter appel de ce jugement, car aucune preuve n’a é t é apportée pour soutenir l’accusation » , a annoncé Me Emmanuel Simh, avocat des condamnés du MRC. Selon Sosthène Médard Lipot, le chargé de la Communication du MRC, un appel a été déposé d’ores et déjà à la Cour d’Appel du centre. Interpelé en juin pour avoir organisé une manifestation en vue de dénoncer le hold-up électoral et demander la libération de Maurice Kamto et des autres partisans du MRC arrêtés au début de l’année, Mamadou a été écroué à la prison de Kondengui. Dans la matinée du 22 juillet, de nombreux détenus de la crise anglophone et du MRC ont entamé une manifestation à l’intérieur de la prison de Kondengui, ils revendiquaient l’amélioration de leurs conditions de vie et la diligence de leur procédure. Dans une vidéo virale, l’on pouvait apercevoir Mamadou Mota au milieu des manifestants, jouant le rôle d’interprète entre les prisonniers anglophones et les autorités de l’administration pénitentiaire. Pendant ces émeutes, une partie de ce pénitencier a été incendiée, obligeant les forces de l’ordre et les sapeurs-pompiers à intervenir.
Série de Condamnation
D’autres détenus du MRC ont aussi écopé des peines d’emprisonnement ferme à la suite de Mamadou Mota. Wilfried Siewe et Serges Branko Nana, ont respectivement été condamné à deux et trois ans d’emprisonnement ferme, pour rébellion en groupe. Dr Ngono et quatre autres militants ont quant à eux été déclarés non coupables. L’activiste et animateur radio Mancho BBC écroué dans le cadre de la crise anglophone a lui aussi été condamné à deux ans d’emprisonnement ferme. Ces séries de condamnation tombent alors que vient de s’ouvrir devant le Tribunal Militaire le procès de Maurice Kamto et 91 autres accusés du MRC et de sa coalition.