Fondé en 1975, l’ONAC célèbre en 2025 un demi-siècle d’existence en se projetant résolument vers l’avenir. Du 5 au 10 mai, le Palais des Congrès de Yaoundé accueillera une série d’événements marquant ces « noces d’or », sous le signe d’une architecture durable et connectée aux défis contemporains.
Lancé le 21 avril dernier lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé, le président de l’ONAC, Jean Christophe Ndongo, a esquissé les grandes lignes de cette célébration tournée vers l’innovation. « Notre 50e anniversaire est un moment de bilan, mais surtout d’anticipation. Face aux urgences climatiques, notre manière de penser et de concevoir la ville doit évoluer », a-t-il déclaré.
Parmi les temps forts prévus, une demi-journée sera dédiée à la Fondation Jacques Rougerie, une institution française de référence dans la promotion de l’architecture écologique, sur terre comme sur mer et même dans l’espace. À travers ses concours internationaux, plusieurs jeunes architectes camerounais ont d’ailleurs déjà été primés pour leurs projets innovants dans le domaine de la construction durable.
Ce partenariat illustre l’orientation que souhaite prendre l’Ordre à savoir, encourager une architecture plus verte, capable de répondre aux enjeux environnementaux sans sacrifier l’esthétique et la fonctionnalité.
Mais pour l’ONAC, l’innovation ne saurait se limiter à l’écologie. À l’ère du numérique, l’intelligence artificielle (IA) est également appelée à transformer la pratique architecturale. Loin d’être perçue comme une menace, elle est vue comme un levier d’optimisation et de créativité. « L’IA ne remplace pas l’architecte, elle l’accompagne. Elle accélère certaines tâches, mais seule l’humain peut concevoir l’harmonie d’un espace ou comprendre les attentes d’un client », a précisé Jean Christophe Ndongo.
À l’instar des logiciels de conception assistée par ordinateur (DAO) qui ont remplacé le dessin à la main, les outils basés sur l’IA s’intègrent progressivement au quotidien des architectes camerounais, sans pour autant éclipser leur savoir-faire et leur sensibilité.
À travers cet anniversaire, l’Ordre des Architectes du Cameroun entend réaffirmer son rôle central dans la construction de villes intelligentes et respectueuses de l’environnement. « Un projet d’architecture ne doit pas seulement être esthétique ; il doit être fonctionnel, et surtout, désormais, durable », a martelé son président.
À l’heure où les métropoles africaines font face à une urbanisation accélérée, l’ONAC veut inscrire l’architecture camerounaise dans une dynamique qui allie croissance maîtrisée, innovation technologique et respect des équilibres naturels.