Enseignant associé d’université, il montre l’intérêt pour les banques commerciales d’adhérer au projet d’amélioration de la qualité de la circulation fiduciaire dans les régions de l’Ouest et du nord-Ouest, impulsé par l’agence de la banque des Etats de l’Afrique Centrale de cette zone de ressort
La BEAC agence de Bafoussam a organisé il y a quelques jours, une concertation avec les banques commerciales de l’Ouest et du Nord-Ouest, dans le but de réfléchir sur comment améliorer la qualité de la circulation fiduciaire dans ces régions. Quels commentaires faites-vous de cette actualité ?
La rencontre du 15 février dernier tenue entre le directeur de la BEAC agence Bafoussam et les responsables régionaux des banques de l’Ouest et du Nord-Ouest, a permis de mettre en lumière l’épineux problème de la qualité des billets en circulation dans ces localités. En effet, il a été constaté que les banques commerciales de ces régions, procédaient de manière régulière au « recyclage » des billets de banque reçus de leur clientèle, en les réinjectant de suite dès réception, dans leurs circuits de distribution sans un traitement préalable de la Banque Centrale. Cette sortie est donc justifiée et donne une mesure de l’ampleur du problème, dont les résolutions pourront avoir un écho favorable sur l’ensemble du triangle national.
Pourquoi les banques commerciales recouraient-elles de manière systématique au recyclage des billets reçus de la clientèle ?
Les banques commerciales justifient le « recyclage systématique » des billets reçus de leur clientèle, par l’incapacité présumée de la BEAC, à mettre à leur disposition et à temps, les « billets Banque Centrale ». De plus, des dysfonctionnements d’ordre logistique qui pèseraient sur les comptes d’exploitation des banques commerciales sont là aussi des paramètres, incitant ces dernières à ce type pratique.
En quoi consiste le traitement préalable des billets par la banque Centrale ?
La Banque Centrale dans ses prérogatives, a l’obligation de maintenir en permanence, en circulation, des signes monétaires de qualité et en quantité suffisante. A cet effet elle procède de manière périodique à la collecte des billets mutilés, lesquels seront détruits et remplacés par d’autres billets.
En se résolvant d’arrêter de resservir les billets directement reçus par la clientèle, est ce que les banques commerciales ne feront pas face à un problème de disponibilité de liquidités ?
Cela va de soi. La banque est une institution financière dont la matière première est « l’argent ». A cet effet, elle ne saurait être privée de cette ressource car elle se doit à tout moment de répondre aux besoins de liquidité de sa clientèle. Le retard d’approvisionnement de billets « banque centrale », causerait d’énormes préjudices qui pourrait significativement affecter l’activité bancaire suscitant entre autres des paniques bancaires.
Quel est l’intérêt pour les banques commerciales d’adhérer à ce projet impulsé par la BEAC de Bafoussam ?
Les résolutions de ladite rencontre ont défini une période expérimentale, à laquelle les banques commerciales des régions concernées, après accord de leurs hiérarchies respectives, seront tenues de respecter. Par ailleurs, l’engagement donné par la BEAC agence de Bafoussam, de mettre en place une flexibilité dans le traitement et la distribution des billets, présente un grand avantage pour les banques commerciales, d’autant plus qu’elles en disposeront dans leurs distributeurs et cela facilitera la manipulation des espèces. Cette pratique va œuvrer de manière significative à une circulation de la monnaie fiduciaire de qualité dans lesdites régions.
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