Les 122e et 123e sessions du Conseil d’administration du Port autonome de Douala (PAD) se sont tenues les 12 et 13 décembre 2024 sous la présidence de Shey Jones Yembe. À cette occasion, un budget ambitieux de 129,975 milliards de FCFA en recettes a été adopté pour l’exercice 2025 (128,9 milliards de FCFA en dépenses). Ce budget excédentaire traduit la volonté de maintenir et de renforcer le rôle stratégique du PAD dans le commerce maritime de la sous-région.
Bilan positif pour 2024
Le Conseil a approuvé les performances réalisées au cours des neuf premiers mois de 2024. Parmi les avancées, on note une meilleure gestion des régies, notamment celle des terminaux à conteneurs, qui a traité 350 000 conteneurs équivalents 20 pieds sur l’année. Des efforts ont également été déployés pour réduire les temps d’attente des navires de quatre à deux jours. Ces améliorations témoignent de l’engagement du PAD à moderniser ses opérations pour accroître sa compétitivité.
Vision 2025-2027 et projets structurants
Le cadre de performance triennal 2025-2027 s’inscrit dans une dynamique de réformes continues. Parmi les initiatives majeures, l’extension du port vers Missolè I prévoit un développement de 500 hectares pour créer un hub logistique multimodal connecté au réseau ferroviaire national et fluvial. Ce projet devrait générer près de 15 000 emplois directs et indirects, consolidant ainsi l’impact économique du PAD.
Le port s’appuie également sur une flotte modernisée, avec des équipements tels que des dragues sophistiquées pour le maintien du chenal et des infrastructures portuaires sécurisées grâce à une meilleure maîtrise des accès.
Malgré une baisse d’environ 8 % par rapport à l’année précédente, ce budget 2025 reflète une gestion cohérente des ressources et une stratégie d’investissement adaptée aux priorités du port.
Une diminution maîtrisée des ressources externes
Cette réduction budgétaire s’explique principalement par la baisse des ressources externes, notamment les financements bancaires dédiés aux projets d’investissement structurants. En 2024, le PAD avait mobilisé 34 milliards de FCFA auprès d’un pool bancaire dans le cadre d’une convention de crédit de 100 milliards de FCFA, dont 55 milliards étaient destinés à ces projets. Pour 2025, ce montant passe à 18 milliards, correspondant au solde de cette convention de crédit. Selon la Direction générale, cette baisse est cohérente avec le planning d’exécution des projets et devrait encore se réduire en 2026, marquant ainsi l’achèvement progressif des initiatives en cours.
Parmi les projets d’investissement, l’acquisition de deux remorqueurs constitue une priorité. Ces équipements, essentiels pour garantir l’efficacité des opérations portuaires, approchent de leur phase finale. En 2024, 6 milliards de FCFA avaient été alloués à leur acquisition, tandis que le budget 2025 prévoit 3,4 milliards pour les travaux restants. Ces investissements s’ajoutent à ceux déjà réalisés pour moderniser les infrastructures portuaires, notamment l’entretien du chenal grâce à des dragues de pointe et la sécurisation des accès.
Une vision stratégique pour l’avenir
Malgré ses performances, le PAD doit relever le défi de l’augmentation du trafic maritime et de la nécessité d’infrastructures adaptées. Les efforts pour maintenir la sincérité budgétaire et optimiser la qualité des dépenses sont encouragés par le Conseil d’Administration, qui reste confiant dans la capacité de la Direction générale à atteindre ses objectifs. Ce budget et ces projets structurants confirment le rôle central du Port autonome de Douala en tant que pilier économique du Cameroun et de la sous-région.
En dépit de la baisse des ressources externes, le PAD maintient ses ambitions pour le développement du port. Le cadre de performance triennal 2025-2027 inclut des projets majeurs tels que l’extension vers Missolè I, un site de 500 hectares destiné à accueillir un hub logistique multimodal. Ces initiatives visent à anticiper la saturation des capacités actuelles, qui traitent 11,8 millions de tonnes par an, en préparation des 24 millions prévues à l’horizon 2035.