Le gouvernement camerounais projette de porter son ratio de soutenabilité de la masse salariale des agents publics à 33,8% d’ici 2025. Cette projection est contenue dans le document de programmation économique et budgétaire à moyen terme (2023-2025). Le Cameroun entend ainsi enregistrer sa première bonne performance depuis 16 ans sur le ratio de soutenabilité de la masse salariale édicté par la Cemac au titre des critères de surveillance multilatérale.
Au sein des pays de la Cemac, le ratio de soutenabilité de la masse salariale de l’État est fixé à un maximum de 35%. Il représente le rapport entre le volume des recettes fiscalo-douanières collectées au cours d’une année et les dépenses des personnels de l’État. Dans un document officiel annexé à la loi de finances 2022, le gouvernement camerounais révèle que ce ratio plafonné à 35% n’a jamais été respecté depuis l’année 2009 en raison de l’explosion des recrutements à la Fonction publique qui ne sont pas proportionnelles avec les départs à la retraite.
Entre l’année 2011 et fin juin 2021, apprend-on du document de programmation économique et budgétaire à moyen terme (2023-2025), les effectifs de la Fonction publique camerounaise sont passés de 206 212 à 346 557 personnes, soit une hausse de 68%. Les charges de l’Etat pour assurer les salaires des personnels sont passées de 681,4 milliards de francs CFA en 2011 à plus de 1 000 milliards de francs CFA en 2022. Pour rétablir le seuil du ratio de soutenabilité de la masse salariale de l’État à moins de 35% en 2025, le Cameroun prévoit de renforcer les mécanismes de contrôle et de poursuite de l’assainissement du fichier solde de l’État, selon le document de programmation économique et budgétaire à moyen terme (2023-2025). Il est aussi question de réformer le processus de recrutement et de gestion des ressources humaines de l’État, afin de garantir la maitrise des effectifs et d’assurer la cohérence entre la qualité des recrutements et les besoins en personnels indispensables pour dynamiser les secteurs prioritaires en adéquation avec la SND30.
L’État entend aussi accélérer les conditions de mise en place effective du nouveau système de gestion du personnel et de la solde, notamment le Sigipes II et mettre fin, selon une correspondance officielle à l’intégration automatique à la Fonction publique des enseignants formés dans les Écoles normales supérieures (ENS) et les Écoles normales supérieures de l’enseignement technique (Enset).