Le FMI alloue 200 milliards au Cameroun

C’est la part qui revient au pays sur les 361 000 milliards que vient d’injecter l’institution dans l’économie mondiale sous forme de droit de Tirages Spéciaux.


Le Fonds Monétaire International a pris l’engagement d’injecter 650 milliards de dollars (361 000 milliards de francs CFA) dans l’économie mondiale, afin de la relever des effets de la pandémie. C’était en mai dernier au cours du sommet de Paris sur le financement des économies africaines. Le 23 août dernier, la promesse s’est matérialisée. Dans un communiqué, Kristalina Georgieva, directrice générale de l’institution financière annonce la mise à disposition de Droits de Tirage Spéciaux (DTS) d’une valeur de 362 000 milliards de francs CFA, dont environ 275 milliards de dollars (153 500 milliards de francs CFA) destinés aux pays émergents et aux pays en développement et 21 milliards de dollars soit environ 11 700 milliards de francs CFA pour les pays à faible revenu, renseigne le document. Ainsi donc, 33 milliards de dollars soit environ 18 500 milliards de francs CFA reviendront aux pays d’Afrique. « Selon des informations puisées à bonnes sources, le Cameroun s’en tire avec une enveloppe de 200 milliards de francs CFA et pourra en jouir dès l’année prochaine (à partir de 2022, ndlr », révèle le quotidien national.

Cette répartition des DTS s’est faite au prorata des quotes-parts des pays relatives au FMI, explique le communiqué qui souligne par ailleurs que ces DTS peuvent représenter jusqu’à 6 % du PIB de plusieurs pays. Ces Droits de Tirages Spéciaux permettront aux économies de bénéficier de liquidités en complétant les réserves de change des pays et en réduisant leur dépendance à l’égard d’une dette aussi bien intérieure qu’extérieure. Les pays peuvent utiliser l’espace ainsi créé pour soutenir leur économie et intensifier leur lutte contre la crise.

Cette allocation prend la forme de nouveaux financements d’un montant de 117 milliards de dollars en faveur de 85 pays, d’un allégement du service de la dette pour 29 pays à faible revenu, ainsi que de conseils et d’un appui au développement des capacités dans plus de 175 pays afin d’assurer une reprise solide et plus durable.

Un financement inédit pour le FMI

C’est la première fois que le FMI s’engage à débloquer autant de ressources pour l’économie mondiale. La directrice générale l’explique par le contexte extrêmement difficile qui secoue les pays, après plus d’un an de ralentissement de l’économie mondiale, voire de crise économique mondiale. « Les DTS sont une ressource précieuse et c’est à nos pays membres qu’il appartient de décider de la meilleure façon d’en faire usage. Afin que les DTS soient utilisés pour le plus grand bénéfice des pays membres et de l’économie mondiale, ces décisions doivent être prudentes et bien éclairées », a précisé Khristalina Georgieva.

Pour veiller au respect des principes de transparence et de responsabilisation, le FMI propose un dispositif d’évaluation des incidences macroéconomiques de la nouvelle allocation, son traitement statistique et sa gouvernance, ainsi que la manière dont elle pourrait influer sur la viabilité de la dette. « Le FMI présentera régulièrement des données actualisées sur l’ensemble des avoirs, des transactions et des échanges de DTS, y compris, dans deux ans, un rapport de suivi sur l’utilisation des DTS », rappelle le FMI.

Une Allocation qui pourrait susciter d’autres financements  

Le Droit de Tirages Spéciaux que vient d’octroyer le FMI pourrait pourrait susciter d’autres financements pour les pays en voie de développement. C’est d’ailleurs ce qu’encourage le FMI, qui écrit : « pour amplifier les bienfaits de cette allocation, le FMI encourage la réallocation volontaire d’une partie des DTS des pays affichant une position extérieure solide en faveur des pays qui en ont le plus besoin ». L’institution salue par la même occasion, les engagements déjà pris dans ce sens par quelques pays. « Au cours des 16 derniers mois, certains pays membres se sont engagés à prêter 24 milliards de dollars, dont 15 milliards provenant de leurs DTS actuels, au fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, qui permet au FMI d’accorder des prêts concessionnels aux pays à faible revenu. Ce n’est qu’un début », a rappelé Cristalina Georgieva. Bien plus, « Le FMI étudie également avec ses pays membres la possibilité de créer un nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la viabilité, par l’intermédiaire duquel les DTS affectés permettraient d’aider les pays les plus vulnérables à se transformer sur le plan structurel, notamment face aux enjeux climatiques. Une autre possibilité consisterait à réaffecter des DTS pour financer les prêts accordés par les banques multilatérales de développement », écrit-elle.

Par Canicha Djakba

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