Le ministre de la Santé publique a présenté le 11 décembre 2025 à Yaoundé la cinquième campagne nationale de distribution gratuite de 17 420 692 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Le programme est financé conjointement par l’État et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Il vise une couverture intégrale des ménages, sur la base d’une moustiquaire pour deux personnes.
L’opération s’exécute en deux séquences : une première phase engagée en juin 2025 et une seconde prévue en mai 2026. Selon le ministre Manaouda Malachie, cette cinquième campagne constitue un tournant dans la stratégie nationale de prévention. Il souligne que les moustiquaires de nouvelle génération, désormais disponibles, renforcent la protection par rapport aux modèles exclusivement à pyréthrinoïdes.
L’objectif pour la période 2025-2026 porte sur une hausse du taux d’utilisation des moustiquaires, de 54 % en 2022 à 80 % en 2026, conformément aux indicateurs nationaux de lutte antipaludique.
Le paludisme reste une endémie majeure. En 2023, il a représenté 28,5 % des consultations et 7,3 % des décès, affectant particulièrement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Le gouvernement a inscrit la lutte contre cette maladie parmi les priorités de sa politique sanitaire.
Les campagnes précédentes ont généré des avancées mesurables. Selon l’EDS 2018, le taux de possession de moustiquaires était de 77 % contre 58 % d’utilisation. Lors de la quatrième campagne, environ 68 % des ménages dans huit régions en disposaient. Le taux de mortalité hospitalière est passé de 13,1 % à 6,3 % pour 100 000 habitants entre 2018 et 2023. Sur la même période, la morbidité liée au paludisme a fluctué, passant de 24,3 % à 29,6 %.
Le bulletin épidémiologique du troisième trimestre 2025 rapporte 2 128 394 cas confirmés sur 8 204 656 consultations entre janvier et septembre, soit une morbidité proportionnelle de 25,9 % et une incidence annualisée de 96 cas pour 1 000 habitants. Les régions du Centre et de l’Est présentent les niveaux d’incidence les plus élevés, au-delà de 135 cas pour 1 000 habitants, tandis que l’Extrême-Nord et le Nord-Ouest affichent les plus faibles, sous le seuil de 80 cas pour 1 000.







