lundi, juillet 7, 2025
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L’Afrique centrale devra recruter 4,1 millions d’enseignants d’ici 2030

Les gouvernements ont mené des réflexions à douala pour faire face à la pénurie d’enseignants qualifiés au primaire et au secondaire, avec pour conséquence la faible performance des systèmes éducatifs où on recense moins de 50% d’enfants possédant des compétences minimales en lecture.

La pénurie d’enseignants qualifiés demeure importante en Afrique Centrale et chronique dans les zones rurales.  Selon l’Unesco, même si la majorité des enseignants de l’enseignement primaire dans la sous-région reçoivent une formation initiale, au secondaire seulement près d’un enseignant sur deux a eu une formation initiale adéquate. La même source évoque une corrélation entre la pénurie à la fois quantitative et qualitative du personnel enseignant et la faible performance des systèmes éducatifs.

Sur la qualité des apprentissages de base, en Afrique centrale seuls 44% et 75% d’enfants respectivement possèdent les compétences minimales en lecture et en mathématiques.  L’Unesco souligne également que seuls 6 enfants sur 10 qui entrent au primaire atteignent et achèvent la dernière année. Bien plus, seulement 7 enfants sur 10 qui achèvent l’enseignement primaire s’inscrivent au premier cycle de l’enseignement secondaire, et seulement 4 élèves sur 10 d’entre eux terminent ce niveau avec succès.

A cinq ans de l’échéance del’ODD4 qui garantit l’accès à l’éducation équitable à tous, l’institution onusienne déplore des niveaux élevés de redoublement et d’abandon des classes avec un total de près de 14 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes en âge d’être scolarisés à l’enseignement primaire qui ne le sont toujours pas.  Soit 7% des enfants de l’âge de l’enseignement primaire, 27%des adolescents de l’âge du premier cycle du secondaire et 44% de jeunes de l’âge du second cycle du secondaire.

 La ville de Douala a ainsi accueilli du 21 au 24 mai dernier, un forum régional sur la transformation de l’éducation en Afrique centrale, organisé par le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, en collaboration avec le gouvernement du Cameroun.  Le thème principal était « Promouvoir la transformation de l’éducation en Afrique centrale : renforcer le rôle central et catalytique des enseignants et des éducateurs ». Il était question d’évaluer la mise en œuvre pour chacun des pays, des résolutions du Sommet de New York, visant à transformer l’éducation, avec des systèmes éducatifs qui doivent se réinventer pour s’adapter aux besoins et défis émergents. L’un des leviers porte en effet sur les enseignants dont le personnel fait face à des défis majeurs tels que la pénurie d’enseignants qualifiés, la précarité du statut et des conditions de travail.  Or, les besoins en Afrique centrale pour atteindre   les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 sont de 4,1 millions d’enseignants supplémentaires pour le primaire et le secondaire. Ce qui représente 25% des besoins en enseignants pour la même échéance sur toute l’Afrique subsaharienne. Un appel aux Etats à davantage financer la formation et les recrutements d’enseignants pour des systèmes éducatifs plus performants.

 Réactions

Hilaire Mputu, Représentant et Directeur du Bureau régional de l’UNESC0 pour l’Afrique centrale au Cameroun

 « On ne peut pas diminuer les dépenses par rapport aux enseignants »

 « Le monde évolue avec de nouveaux défis et les systèmes éducatifs doivent s’adapter pour ne pas être dépassés et pour fournir, pour dispenser des enseignements qui soient pertinents par rapport aux besoins et aux défis du moment. Les pays ont pris des engagements il y a trois ans pour assurer l’adaptation pour la transformation de leurs systèmes éducatifs.  Il était temps que nous nous retrouvions pour faire le point de ces engagements, de faire le suivi pour l’adaptation aux défis et aux besoins émergents. Et parmi ces défis, il y a la digitalisation. Comme vous le savez, aujourd’hui nous sommes dans un monde digitalisé. Quelqu’un qui ne s’adapte pas à l’évolution numérique, à l’évolution digitale, même avec un niveau d’enseignement supérieur, peut se retrouver dans certains cas comme analphabète, comme un illettré. Et donc nous avons mis les enseignants au centre de la transformation parce que nous pensons que ça doit partir des enseignants. Et les enseignants sont au centre, pas seulement pour la numérisation, ils sont des catalyseurs pour faciliter l’adaptation des systèmes éducatifs par rapport à tous les défis du moment. Nous avons parlé du défi de l’inclusion, nous avons parlé du défi de la qualité des apprentissages et des compétences, nous avons parlé du défi notamment du financement. Et nous avons mis l’accent sur une bonne formation, une bonne utilisation, un bon traitement des enseignants parce qu’on nous dit souvent que les enseignants coûtent cher. C’est bien qu’ils coûtent cher, mais ce qui est vrai c’est qu’on ne peut pas diminuer les dépenses par rapport à la paye des enseignants. Mais ce qu’on peut faire, c’est une meilleure utilisation des enseignants pour qu’ils puissent améliorer la qualité des enseignements. Parce que c’est mieux qu’avec ces niveaux de dépense que la qualité des enseignements soit améliorée au lieu de dépenser plus avec la qualité des enseignants et d’enseignements que nous avons maintenant.»

Laurent Serge ETOUNDI NGOA, ministre de l’éducation de base

 « L’éducation doit répondre aux défis de l’heure »

 « Nous avons pris des engagements au Sommet sur la transformation de l’éducation en 2022 à New York.  C’est des engagements écrits par nos chefs d’État et signés par leurs soins pour que l’éducation actuelle, surtout après la COVID-19, puisse répondre aux défis de l’heure, aux défis du 21e siècle. Beaucoup de points ont été mis à l’ordre du jour pour que chaque pays essaie de s’en référer et d’agir comme tel. Je pense que trois ans plus tard, il est normal pour notre sous-région d’avoir bénéficié de l’apport de l’UNESCO pour convier ce forum d’évaluation et nous pensons que chaque pays exposera ce qui a été fait de manière positive par rapport non seulement aux objectifs que le forum s’est donné, mais également à notre agenda, qui est l’agenda 2030 de notre continent.  Ce forum est très important pour l’éducation en tout, car c’est un forum d’évaluation, d’objectifs, que nous devons atteindre au cours des trois prochaines années. Ensuite, nous avons des programmes à suivre, avec des spécificités pour chaque pays. Nous sommes venus à Douala pour essayer de voir ce qui a été fait depuis si longtemps et ce que nous devons réajuster pour être sûr qu’en 2030, nous atteignons les objectifs qui nous restent. »

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