La corruption a fait perdre 17 milliards à l’Etat en 2020

C’est ce que révèle le onzième rapport de la Commission Nationale Anti-Corruption (Conac), rendu public le 23 septembre 2021.


Le onzième rapport d’activités sur l’état de la corruption au Cameroun a été rendu public le 23 septembre dernier par la Commission Nationale Anti-Corruption (Conac), au cours d’une cérémonie présidée par son président, Dieudonné Massi Gams. Le document de 225 pages qui s’appuie sur les rapports d’investigations menées par la Conac elle-même et les décisions rendues par le Conseil de Discipline Budgétaire et Financier (Cdbf) du Contrôle Supérieur de l’Etat (Consupe), et le Tribunal Criminel Spécial (TCS) indique qu’au cours de l’exercice 2020, l’Etat du Cameroun a subi un préjudice financier de 17,61 milliards de francs CFA pour des affaires de corruption et autres infractions assimilées.

Concrètement, le préjudice pour des affaires relevant de la justice s’élève à 16,982 milliards de francs CFA, tandis que le reste, 480,769 millions de FCFA, résulte d’une vingtaine d’Actions par voie d’Intervention Rapide (AIR), caractérisées par des missions d’investigations à la suite des dénonciations relatives à la corruption dans la sélection des candidats à l’offre de bourses marocaines au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ; d’abandon de poste et de perception de salaires indus par certains enseignants du Lycée d’Elig-Essono à Yaoundé ; de la corruption au Centre des impôts des moyennes entreprises de Ngaoundéré ; de la corruption dans le suivi de l’exécution du marché de réfection de la résidence du ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat ; de malversations financières dans la réfection et le renouvellement de certaines infrastructures de l’aéroport international de Garoua…

La Conac apprend-on, a reçu dans le cadre de l’élaboration de ce rapport, 98 contributions externes de 25 ministères, 17 entreprises publiques et 8 organisations de la société civile. Elle déplore une baisse des contributions de 33,67 % en 2020 et souligne que près d’une dizaine de ministères n’ont pas contribué à l’élaboration dudit rapport. Il s’agit non seulement du ministère de l’Administration Territoriale et celui de l’Agriculture et du Développement rural qui n’avaient déjà pas contribué à l’élaboration du rapport en 2019 et qui ont récidivé l’année suivante. Et aussi les ministères de l’Eau et de l’Energie, des Postes et Télécommunications, de la Décentralisation et du Développement local, des Enseignements secondaires et de l’Enseignement Supérieur…

Selon l’analyse de la Commission dirigée par Dieudonné Massi Gams, la corruption résiste au Cameroun et la lutte est loin d’être gagnée car « les atteintes à la fortune publique n’ont pas connu de ralentissement dans notre pays ». La Conac décompte 16.067 dénonciations de corruption en 2020, au moment Transparency International classe le Cameroun au 149e rang parmi les 190 pays les plus corrompus au monde, avec 25 % de perception de corruption en 2021

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