La scène est passée il y a trois jours, mais n’a été rendue publique que ce jour par le quotidien L’œil du Sahel. Le 17 mars 2025, deux hommes, la cinquantaine dépassée, ont été brûlés à Houbaré, dans le département du Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord. Les deux victimes, Jacques Wague et un certain Farikou, étaient soupçonnés d’être des preneurs d’otages. On apprend d’une source locale que « quelques mois auparavant, ces deux hommes auraient conduit une opération criminelle qui avait laissé des cicatrices profondes dans la communauté ». Rapportant des informations recueillies auprès de personnes ayant été au contact des faits du 17 mars dernier.
Selon le quotidien spécialisé dans les informations du Grand-Nord, « les villageois ont intercepté les suspects et les ont conduits à la chefferie de Bering pour qu’ils soient confrontés à leurs actes». Sauf que ce sont des corps calcinés qu’on a retrouvés plus tard. Des sources contactées par L’œil du Sahel ne s’accordent pas : « De sources proches de la chefferie de Bering, ces suspects ont été mis à la disposition des éléments de BIR (Bataillon d’Intervention rapide, Ndlr) en service dans cette localité. Après quoi, ces derniers ont été vu calcinés dans la brousse », rapporte le journal. Relayant une autre source qui indique que « certains disent qu’au lieu d’amener ces suspects auprès des éléments du BIR, les populations ont plutôt décidé d’en découdre avec eux, en les calcinant dans la brousse ». Alors que notre source locale rapporte que « d’autres disent par contre que les éléments du BIR ont tiré sur eux en brousse et les populations sont venues calcinés les cadavres ».

Toujours est-il que ces deux individus ont été calcinés. Les circonstances de cette opération de brûlure restent à déterminer. Un acte qui survient alors qu’un précédent n’a pas fini d’alimenter la chronique nationale. En effet, le 2 mars dernier, deux chercheurs et leur guide ont été lynchés et brûlés vifs à Mbalda, un village de l’arrondissement de Soulédé-Roua, dans le même département du Mayo-Tsanaga. Cela survient dans un contexte marqué par des exactions de la secte terroriste Boko-Haram dans la région de l’Extrême-Nord et particulièrement dans le Mayo-Tsanaga, avec des atrocités d’une extrême violence. Ce qui a psychologiquement marqué les esprits, alors que les Forces de défense et de sécurité peinent à contenir ces assauts, malgré les moyens déployés. Avec l’appui des comités de vigilance. Du coup, les populations sont parfois promptes à se défendre à leur manière. Avec comme conséquences des dégâts collatéraux.