Guerre en Ukraine : la mise en garde du FMI

Selon l’institution, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie auront un sérieux impact sur l’économie mondiale.

Dévastatrices ». C’est ainsi que le Fonds Monétaire International (FMI) a qualifié les conséquences économiques au niveau mondial d’une escalade du conflit en Ukraine. Outre le conflit lui-même, les sanctions occidentales imposées à la Russie «auront aussi un impact substantiel sur l’économie mondiale et les marchés financiers, avec des effets collatéraux pour d’autres pays », a également averti le FMI. Même si les prévisions restent soumises à une « extraordinaire incertitude », « les conséquences économiques sont déjà très sérieuses », constate l’institution.

LE BARIL DE PETROLE TUTOIE LES 120 DOLLARS (72 000 FCFA)

La flambée des prix de l’énergie et des matières premières en général, avec un baril de pétrole désormais proche de120 dollars et le prix du mégawatt heure (MWh) de gaz qui a dépassé les131 000 FCFA en Europe, ajoutent à la poussée inflationniste que connaissait déjà le monde avant l’offensive russe en Ukraine en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19 et d’une crise de logistique mondiale.

« Le bond des prix aura des effets dans le monde entier, en particulier sur les ménages modestes pour lesquels les dépenses alimentaires et d’énergie représentent une proportion plus importante» de leur budget que la moyenne, anticipe le FMI.

LES PRIX DU BLÉ ET DU MAÏS EXPLOSENT

Outre le prix de l’énergie, celui du blé et du maïs explosent. Le 04 mars, le premier a augmenté de 7,92% à 412 euros (270 000 FCFA) la tonne, le second 6,33% à 403 euros (264 000FCFA) la tonne, battant eux aussi des records sur le marché européen. L’Ukraine étant un pays central dans l’approvisionnement de matières premières agricoles. Du côté des métaux, le nickel a dépassé la barre des 30.000 dollars la tonne, une première depuis 2008.

L’une des sanctions prises contre la Russie a été de restreindre l’accès des banques russes au système Swift (numéro d’identification d’une banque sur le plan international). Or, cette exclusion de la Russie du système Swift pourrait avoir des conséquences négatives pour les principaux partenaires commerciaux de la Russie, notamment les pays européens, qui pourraient avoir des difficultés à payer les importations de pétrole et de gaz russes dont ils dépendent. Comme le FMI l’a noté dans son communiqué, l’impact économique de la guerre s’inscrit dans un contexte d’inflation rapide et de hausse des prix de l’énergie depuis des mois. Le Dow Jones (indice boursier du monde) a perdu 200 points et a clôturé sa quatrième semaine consécutive de pertes vendredi 4 mars, tandis que les prix du pétrole ont continué à s’envoler, atteignant près de 120 dollars (72 115FCFA), le baril.

Au Cameroun, la hausse des prix des produits importés préoccupe Au cours d’une réunion par visioconférence la semaine dernière, avec le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le représentant résident du Fonds monétaire (FMI) au Cameroun, Nicholas Staines, a mis un accent sur l’inflation importée, les cas des secteurs où la situation s’avère déjà critique avec des perspectives de ruptures d’approvisionnements et de fermetures d’entreprises.

Face à ces menaces, le Gicam et le FMI ont partagé leurs avis sur les pistes de solutions possibles, notamment la répercussion partielle des surcoûts sur les prix aux consommateurs, y compris en profitant d’une segmentation selon différentes gammes de produits, le relèvement du pouvoir d’achat par une revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), les possibilités de subventions pour certains produits sensibles, les incitations à l’utilisation des matières premières locales, etc.

Certes les produits n’ont pas été cités, mais le FMI a recommandé au mouvement patronal de garantir le bon fonctionnement de l’économie de marché dans lequel l’Etat joue efficacement son rôle de régulateur et le secteur privé celui de créateur de richesses et d’emplois. Cependant, a indiqué l’institution de Bretton Woods, l’utilisation de la règlementation de changes comme instrument de restriction du commerce ou encore des politiques de régulation des prix qui obligent à des subventions méritent à cet effet d’être interrogées.

« Sur toutes ces questions, un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’un dialogue régulier, franc et dynamique entre le gouvernement et le patronat. Le FMI a indiqué sa disponibilité à renforcer son appui au pays sur cette question urgente », renseigne le Gicam.

Par AA

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