Sur les facteurs qui menacent la santé et la sécurité des travailleurs
Au moment où nous commémorons le Centenaire de l’Organisation Internationale du Travail (OIT, Ndrl.), force est de constater que le monde connait actuellement des mutations profondes et de nature structurelle, qui entrainent à travers le développement des technologies, des bouleversements aux conséquences non-encore maitrisées. Ces évolutions risquent d’avoir des impacts sur la santé et la sécurité des travailleurs, avec notamment une augmentation de l’incidence des accidents du travail et des maladies professionnelles. Par ailleurs, divers problèmes psychosociaux en entreprise tels que le stress professionnel, l’alcoolisme, la drogue, le harcèlement, la violence, le VIH et le sida, entraînent une détérioration du capital humain, avec un impact négatif sur la productivité et la compétitivité des entreprises. D’où la nécessité d’anticiper, à travers des actions de prévention fortes à tous les niveaux.
A ce sujet, je voudrais saluer l’initiative louable prise par le BIT (Bureau international du Travail, Ndlr.) de faire paraître, à l’occasion du Centenaire, une publication intitulée : « la sécurité et la santé au coeur de l’avenir du travail. Mettre à profit cent ans d’expérience ». Cet ouvrage, dont je recommande la lecture, souligne l’impérieuse nécessité de relever les défis et de saisir les opportunités de la santé et de la sécurité au travail. Je saisi cette heureuse circonstance pour renouveler mes sincères remerciements au BIT pour la qualité de notre coopération et l’accompagnement régulièrement fourni dans le souci partagé, de garantir la bonne marche du sous-secteur travail et sécurité sociale.
Sur les problématiques soulevées par les thèmes retenus pour les Journées africaine de la Prévention des risques Professionnels, et de santé et de sécurité au travail
Les thèmes retenus pour la 23ème 2dition de la Journée Africaine de la Prévention des Risques Professionnels [Construire les bases d’une prévention durable en milieu de travail en Afrique : un défi pour tous, Ndlr.] et de la 17ème édition de la Journée Mondiale de Santé et de Sécurité au Travail [La fonction sécurité au travail : rôle et importance en entreprise, Ndlr.], sont d’actualité et nous exhortent encore à poursuivre les réflexions sur ces problématiques d’intérêt général, dont les solutions doivent être repensées de manière constante, pour nous permettre d’effectuer des sauts qualitatifs dans notre marche soutenue vers le progrès social, tel que régulièrement rappelé par le chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya.
Ce qui est fait au plan national pour améliorer les conditions de santé et de sécurité des travailleurs
Notre système de santé et sécurité au travail nous a permis d’obtenir des avancées notables, bien que des défis réels restent à relever. En effet, des efforts sont faits par le gouvernement en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail des salariés. C’est ainsi que depuis 2012, il est inscrit sur la feuille de route de mon département ministériel, la création et l’installation des Comités d’Hygiène et de Sécurité (CHS) au sein des entreprises et autres unités de production assujetties. Le nombre de CHS régulièrement installés est passé notamment, de 128 en 2012 à 1096 en 2018.
Par ailleurs, nous avons entrepris, depuis 2017, de procéder non plus seulement à l’installation des Comités d’Hygiène et de Sécurité au sein des entreprises et établissements assujettis, mais [aussi] à l’évaluation du fonctionnement de ces structures de dialogue et de concertation entre l’employeur et ses salariés, afin de s’assurer de leur opérationnalité. Cette activé se poursuivra cette année et au-delà.
De même, nous avons invité les administrations publiques et autres institutions étatiques, à disposer de ces comités qui contribueront, à coup sûr, à améliorer les conditions de travail et à promouvoir de meilleures mesures d’hygiène et de sécurité en faveur des employés du service public.
Concernant la lutte contre le VIH et le sida en milieu de travail, l’initiative mondiale VCT@WORK., mise en oeuvre depuis 2014 et qui consiste à amener les travailleurs et les membres de leurs familles à se faire volontairement dépister au VIH a permis à plus de 195 000 personnes de connaître leur statut sérologique et au moins 80 % des cas dépistés positifs bénéficient d’une prise en charge appropriées.