Les statistiques dévoilées au mois de février de l’année en cours par The Last Great Ape Organization (Laga), une ONG qui accompagne le gouvernement camerounais dans l’application de la loi faunique depuis 2013, font froid dans le dos. A en croire cette organisation, 1 271 kg d’écailles de pangolins ont été saisis entre 2022 et 2023 au Cameroun, ce qui représente environ 1 926 pangolins abattus selon les 3 principales espèces qu’on trouve dans le pays. Il s’agit du pangolin géant, du pangolin à ventre blanc et du pangolin à ventre noir, qui sont pourtant protégés par des lois internationales, car considérés comme en voie d’extinction. Pis encore, selon des chiffres dévoilés par le ministère de la Forêt et de la Faune (Minfof), 285 espèces de mammifères sont menacées d’extinction en raison de la chasse intensive d’animaux pour la consommation. Un sombre tableau, qui fait dire à Joseph Lekealem, directeur de la Faune et des aires protégées au Minfof que «si la chasse d’animaux pour obtenir de la viande de brousse n’est pas réduite à un niveau durable, les populations d’espèces sauvages déclineront et les communautés rurales souffriront d’une insécurité alimentaire croissante», a-t-il confié à nos confrères de Cameroon Business Today
Pour éviter que l’on se retrouve plongé dans ce scénario catastrophe, le gouvernement mène depuis plus de deux ans, de concert avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) un programme dont l’objectif est de garantir une gestion durable des ces espèces menacées. La deuxième phase dudit programme, baptisé Programme de gestion durable de la faune sauvage (SWM programme) a été lancée le 25 mars dernier à Ebolowa, dans la région du Sud. C’était au cours d’un atelier qui a connu la participation de leaders de la société civile, des collectivités territoriales décentralisées et des populations riveraines impliquées dans le secteur d’activité des forêts et de la faune. Globalement, cette seconde phase vise les populations pygmées. Plus précisément 20 villages Bantou et Baka localisées à Ngoïla dans la région de l’Est et Mintom, dans la région du Sud. 2 milliards de FCFA ont été mobilisés pour mettre en place des projets d’accompagnement dans différents secteurs tels que l’agriculture, l’écotourisme, l’élevage et la pisciculture.