Dans une série de décrets signés ce 15 juillet 2025, Paul Biya a effectué un vaste mouvement dans les forces de défense et de sécurité. Avec d’abord la nomination de sept nouveaux généraux. Il s’agit pour l’armée de terre, des colonels Ngolo Ngomba Tobie Gabriel, Péléné François (BIR), Mveh Alexandre Fernand, Sadjo Wassouni Robert, Chembou Zambou Guy Merlin; pour l’armée marine, du contre-amiral Ade Nkwenti Hilary ; et pour la gendarmerie nationale, du colonel Boum Bissoué Raymond. Par ailleurs, d’autres officiers généraux évoluent en grades. Il s’agit pour la gendarmerie nationale, du général de brigade Daniel Elokobi Njock qui devient général de division ; pour l’armée de terre, des généraux de brigade Ahmet Mahamat et Hyppolite Ebaka. Plus important, dans son entourage immédiat, Paul Biya fait du contre-amiral Emmanuel Amougou, son chef d’état-major particulier, un vice-amiral (général). Le contre-amiral Joseph Fouda, qui a longtemps été aux côtés du chef des armées, à ce poste de chef d’état-major particulier, est nommé conseiller spécial à la présidence de la République.

Redistribution des cartes

Le chef des armées qui se montre généralement très conservateur dans les mouvements à ce grade dans les armées. Si Paul Biya maintient le général René Claude Meka aux affaires et à l’état-major des armées, il se débarrasse des généraux de brigade Baba Souley (ex-chef d’état-major de l’armée de terre) et Camille Nkoa Atenga. Baba Souley est remplacé par le général Saly Mohamadou. Le colonel Sadjo Wassoumi Robert, bénéficie de la promotion après avoir conduit avec efficacité la 51ème Brigade d’infanterie motorisée basée à Bamenda.

Au ministère de la Défense, les mouvements sont plus vastes. Les nouveaux généraux y sont déployés. Le général Agha Robinson remplace le général Saly Mohamadou à la tête de la 4ème région militaire basée dans l’Extrême-Nord. C’est donc le commandant en chef de la secte Boko-Haram. Non loin de là, à Garoua, la 3ème région militaire, sera désormais commandée par le général de brigade Joseph Nouma. Le général de l’armée de l’air Jean Calvin Momha est nommé contrôleur général des armées, tandis que l’autre promu, Hyippolyte, devient conseiller classique au Mindef.

Le décret redistribuant les cartes au Mindef

Crises sociales

Ce vaste mouvement survient dans un contexte de vives tensions sur le territoire national. Alors que l’élection présidentielle est prévue le 12 octobre 2025, un débat sur la candidature du président sortant, pour un 8ème mandat, fait rage, y compris dans les rangs de son parti, le Rdpc. La majorité a déjà éclaté. Les deux poids lourds que sont les ministres Bello Bouba et Issa Tchiroma, ont pris leurs distances, et ont annoncé leurs candidatures contre leur allié de près de trente ans. Rejoignant une opposition radicale qui entretient la menace d’une insurrection en cas d’irrégularités lors du scrutin présidentiel, notamment Maurice Kamto le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et Aboubacar Ousmane Mey, fils d’un ancien gouverneur de région, très critique envers le régime. Le territoire n’est pas totalement en sécurité. Boko Haram tente de se réveiller ces derniers mois en menant des incursions de plus en plus régulières dans les localités frontalières. Le front de la crise anglophone n’a pas toujours retrouvé la stabilité. Les séparatistes continuent de contrôler une bonne partie du territoire.

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