Finances publiques : réduire le volume de la dette non-utilisée 

Il s’agit d’annuler les accords ou les conventions de prêts liés à ces soldes, ou alors d’orienter les ressources vers d’autres projets prioritaires. 

De l’avis des spécialistes, les Soldes Engagés Non Décaissés (Sends), sont « des lignes de crédit, objet d’une convention de financement, ouvertes par les créanciers du Cameroun et disponibles dans leurs livres pour la réalisation des projets spécifiques ». Selon des données officielles, au 31 décembre 2017, le volume des Sends à problème s’élevait à environ 3230 milliards de francs CFA, traduisant ainsi le fait que les projets y associés n’étaient pas matures. Face à cette situation, le gouvernement a adopté un plan visant à réduire le stock de Sends non performants. Alamine Ousmane Mey soulignait récemment à ce propos qu’ « il est question d’examiner avec certains des partenaires tech- niques et financiers concernés, la possibilité d’annuler les accords ou les conventions de prêts liés à ces soldes, ou alors d’orienter les ressources vers d’autres projets prioritaires ». L’objectif de ces deux mesures, explique-t-on du côté du Minepat, consiste à « améliorer le taux annuel de décaissement des ressources d’investissement planifiées sur financement extérieur ». Il convient ainsi de souligner que par rapport à la cible de 90 % en 2018, ce taux de décaissement, selon le Minepat, a été réalisé à hauteur de 80 %, en 2016, et se situe à 81,41 %, au 31 octobre 2017. Par ailleurs, cette stratégie du gouvernement ne tombe pas ex nihilo. Notons que certains analystes affirmaient il y a peu, qu’une partie de la dette du Cameroun est constituée de fonds oisifs qui dorment dans les coffres de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Ainsi, en guise de réponse à ces assertions, le directeur général de cet organe de gestion de la dette publique, Richard Evina Obam, expliquait : « les Sends ne sauraient être une source de préoccupation si les décaissements s’effectuent dans le respect de la programmation définie ». Au total affirmait-il, « ces ressources non encore décaissées, ne se trouvent pas dans les caisses de la CAA et ne sont même pas considérées comme une dette ». Selon les textes qui régissent le fonctionne- ment de la CAA, il est établi qu’elle dans son rôle de comptable des opérations de la dette, elle effectue un suivi régu- lier et continu des décaissements sur les ressources disponibles et les Sends. Elle est par ailleurs l’interface entre le bailleur de fonds et l’Unité de gestion du projet, et ordonne les décaissements dans les comptes y afférents une fois l’éligibilité des dépenses à régler vérifiée dans le cadre de chaque projet.

Junior Matock

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