Entendons-nous. Quoi qu’on dise, le Cameroun garde sa crédibilité auprès de ses créanciers -nationaux et surtout internationaux-. Cela pourrait en partie justifier pourquoi, malgré ses performances économiques –si l’on s’en tient aux statistiques rappelées par le Fmi-, le Conseil d’administration de cette institution a approuvé les troisièmes revues des accords au titre de la Facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit en faveur du Cameroun. Cependant, le facteur le plus déterminant est, indique-t-on, que le pays a également dû se conformer aux exigences de l’institution de Bretton Woods dont la réduction des subventions sur les produits pétroliers.
Selon la directrice générale adjointe et présidente par intérim du conseil d’administration du Fmi, Antoinette Sayeh, « Les autorités sont déterminées à poursuivre leur assainissement budgétaire afin de contribuer à la stabilité macroéconomique, tout en mettant en place les bases d’une croissance inclusive et résiliente. Elles ont pris la décision de réduire les subventions aux carburants accompagnée de mesures visant à atténuer l’impact social. La mobilisation de recettes intérieures non pétrolières supplémentaires, amélioration de la gestion des finances publiques », indique-t-elle.
En effet, dans le cadre du Programme économique et financier appuyé par le Fmi, les performances du Cameroun sont mitigées- doux euphémisme pour éviter le mot médiocre. Deux des six critères de réalisation quantitatifs à fin décembre 2022 et trois des cinq objectifs indicatifs à fin juin et fin septembre de la même année n’ont pas été respectés.
Des mesures correctives sus-évoquées ont été mises sur pied pour remédier aux objectifs manqués. Par ailleurs, pour libérer l’abondant potentiel de croissance du Cameroun, la mise en œuvre effective et résolue des réformes structurelles contenues dans la Stratégie nationale de développement est essentielle. A cet égard, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’efficacité des investissements, renforcer l’inclusion financière et améliorer le climat des affaires. Cela devrait s’accompagner d’un renforcement de la transparence, de la gouvernance et cadre de lutte contre la corruption, ainsi que d’assurer « la stabilité du secteur financier« .
Pour mémoire, les accords au titre de la Fec et du Medc visent à atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie tout en garantissant la viabilité budgétaire et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance, la transparence et le cadre de lutte contre la corruption ; accélérer les réformes budgétaires structurelles pour moderniser les administrations fiscales et douanières , accroître les recettes, améliorer la gestion des finances publiques, renforcer l’efficience des investissements publics et réduire les risques budgétaires associés aux entreprises ; renforcer la gestion de la dette et garantir que celle-ci reste à un niveau viable ; et conduire des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique, accroître la résilience et l’inclusion du secteur financier et promouvoir l’égalité entre les sexes et le verdissement de l’économie.
Par Jenner Onana