Engelbert Essomba Bengono, député Rdpc :« Les enjeux de la session de juin sont stratégiques »

La deuxième session ordinaire de l’année 2020 s’est ouverte hier au Palais des Congrès de Yaoundé. Le député de la Mefou et Akono parle des enjeux de cette session et commente l’ordonnance du Chef d’Etat modifiant et complétant la loi de Finances du 24 décembre 2019.

La session parlementaire du mois de juin s’est ouverte hier, quels sont les enjeux de cette session ?

Les enjeux de la session ordinaire de juin 2020 sont stratégiques du point de vue des intérêts nationaux du moment. Depuis la déclaration, le 17 mars dernier du premier cas de personne infectée au Corona virus, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Paul Biya a fait de la Santé publique, un intérêt stratégique national, après la Défense nationale et la Sécurité publique. Les importantes décisions qu’il a prises ou instruites depuis la survenue de la pandémie à Corona virus attestent de cette importance stratégique de la Santé publique désormais dans notre pays. La session ordinaire de l’Assemblée Nationale qui s’ouvre devra donc être à la hauteur de cet important enjeu qui touche l’ensemble de la population du pays, mobilise d’importants moyens humains, financiers et matériels sur une durée qui sera probablement longue.

Le président de la République a signé il y a quelques jours, une ordonnance modifiant et complétant la loi de Finances du 24 décembre 2019, quels commentaires vous inspire cet acte du chef de l’Etat ?

Cet acte du Président de la République ne m’inspire aucun commentaire particulier, parce qu’ainsi faisant, le Président Paul Biya exerce une prérogative dévolue au Chef de l’État qu’il est. Et c’est bien qu’il en soit ainsi. Cette ordonnance du 03 juin 2020 rentre dans la catégorie des lois rectificatives de la loi de finances initiale. Les articles cinquante-huitièmes, cinquante neuvième, soixantième et soixante-unième de la n°2019/023 du 24 décembre 2019 portant loi de finances du Cameroun pour l’exercice 2020 lui en donnent habilitation, au titre de l’exercice budgétaire 2020. Le Parlement a donc prévu, heureusement, cette possibilité souple de mise en œuvre de l’article 28 de la constitution de notre pays. Conformément aux dispositions de l’article soixante unième sus rappelé, l’ordonnance dont on parle sera déposée pour ratification aux Bureaux respectifs de l’Assemblée nationale et du Sénat lors de la session ordinaire du mois de juin 2020, qui s’ouvre. L’article 47 de la Directive n°01/11- UEAC-190-CM relative aux lois de Finances dispose que les lois rectificatives des lois de Finances doivent être déposées au Parlement dans les mêmes formes et procédures que la loi de Finances initiale. Le Parlement, qui exerce également l’autorité de l’État et représente la nation et toutes ses composantes jouera donc tout son rôle. Il y a donc là un grand attachement du Président Paul Biya à n’agir  que conformément aux directives de la Zone Cemac et les lois en vigueur Cameroun.

Plusieurs acteurs politiques soupçonnent qu’un projet de loi portant modification de la constitution pourra être introduit au parlement lors de cette session, quel est votre point de vue sur cette question ?

 Les hommes politiques sont libres de s’exprimer et de faire des projections qui les intéressent. La session ordinaire quant à elle ne fait que commencer. La Conférence des Présidents, en ce qui concerne l’Assemblée nationale, va se tenir pour arrêter l’ordre du jour, conformément aux dispositions pertinentes du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Je vous remercie !

Interview réalisée par Joseph Essama

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