Les populations dans plusieurs parties du monde vieillissent à un rythme sans précédent, constate un nouveau rapport de la Banque mondiale. La situation est telle que beaucoup de pays s’appuient de plus en plus sur la migration pour réaliser leur potentiel de croissance à long terme, souligne le rapport. Il se dégage donc un véritable besoin de main d’œuvre étrangère, une opportunité pour les travailleurs immigrés.
En effet, l’institution de Bretton Woods fait remarquer qu’au cours des prochaines décennies, le pourcentage d’adultes en âge de travailler diminuera fortement dans plusieurs pays. En Espagne par exemple, la population qui est actuellement de 47 millions d’habitants, devrait baisser de plus d’un tiers d’ici 2100. La proportion de personnes âgées de plus de 65 ans passera de 20 % à 39 % du total. Le rapport cite des pays comme le Mexique, la Thaïlande, la Tunisie et la Turquie qui pourraient bientôt avoir besoin de plus de travailleurs étrangers parce que leur population n’augmente plus.
Mais, pour que les ressortissants étrangers bénéficient de cette opportunité, la banque mondiale souligne la nécessité de mieux gérer la migration au niveau des politiques publiques. La coopération internationale est présentée comme essentielle pour faire de la migration un véritable moteur de développement. La coopération bilatérale, aussi pour renforcer l’adéquation des compétences des migrants avec les besoins des sociétés de destination. La banque mondiale appelle ainsi les Etats à élaborer des bonnes politiques pour favoriser cela. « L’objectif des responsables politiques devrait être de renforcer l’adéquation entre les compétences des migrants et la demande dans les sociétés de destination, tout en protégeant les réfugiés et en réduisant la nécessité de migrations de détresse », précise le rapport.
De manière plus concrète, le rapport suggère que les pays d’origine fassent de la migration de la main-d’œuvre un élément explicite de leur stratégie de développement. Ils sont appelés à réduire les coûts des envois de fonds, faciliter le transfert des connaissances de leur diaspora, renforcer les compétences en forte demande à l’échelle mondiale afin que leurs citoyens puissent obtenir des emplois de meilleure qualité lorsqu’ils émigrent, atténuer les effets négatifs de la « fuite des cerveaux» et protéger leurs ressortissants à l’étranger, puis les soutenir à leur retour.
Quant aux pays de destination, ils devraient encourager l’accueil de migrants lorsque les compétences qu’apportent ces derniers sont fortement demandées, faciliter leur insertion dans la société et s’attaquer aux répercussions sociales de la migration qui suscitent des inquiétudes chez leurs citoyens. Si tout cela est mis en œuvre, la migration deviendra alors un moteur de développement, selon le directeur général senior de la Banque mondiale. Pour Axel van Trotsenburg, lorsque la migration est « gérée correctement, elle profite à tous dans les sociétés d’origine et de destination ».