Droits humains : 1457 cas de violences et violations en 2022

Le rapport dressé par la société civile a été rendu public ce 21 février 2023.

Les auteurs des rapports de la société civile

Selon le rapport 2022 de l’état des droits humains établi par des organisations de la société civile regroupées, sous la coordination de d’Un monde avenir, en 2022, le Cameroun a enregistré 1457 cas de violences et violations des droits humains, toutes catégories confondues. « Il s’agit des cas que nous avons pu traiter entièrement car de nombreux cas de violations des droits humains restent pendant en raison des difficultés que nous rencontrons, parmi lesquelles la rétractation des victimes par peur et le défaut de sécurité des Ong engagées sur le terrain des opérations», a souligné Philippe Nnanga, coordonnateur de l’Ong Un monde avenir. Dans ce lot, le rapport dénombre 1440 cas de violations des droits humains. Les régions en crise que sont le Nord-ouest et du Sud-Ouest (Noso) et de l’Extrême-nord constituent les principaux foyers de violations des droits humains. Avec comme tortionnaires, tant l’Etat du Cameroun à travers ses démembrements, que les groupes armés non-gouvernementaux. Ces derniers acteurs étant constitués des « groupes sécessionnistes » sévissant dans le NOSO et du « groupe islamiste Boko Haram » qui opère dans la région de l’Extrême-nord.

Sur les 1440 cas de violations des droits humains, le rapport enregistre « au moins 759 meurtres» dont 559 cas dans le NOSO et 182 dans l’Extrême-nord. Pour ce qui est des meurtres, le NOSO concentre « au moins 679 civils et au moins 80 forces de défense et de sécurité». Le NOSO a encore la palme d’or des enlèvements avec demandes de rançon, avec 330 cas sur les 366 traités par le rapport et 33 dans l’Extrême-nord. Pour ce qui est des incendies de maisons, d’écoles, de marchés, d’établissements hospitaliers, le NOSO maintient le cap avec 101 des 119 cas répertoriés, 4 pour l’Extrême-nord et 14 dans le reste du pays. Pour le reste, globalement, le rapport fait état de 47 cas de violences basées sur le genre, 31 cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales, 15 cas de restrictions de libertés (d’expression, d’opinion, de réunion et de manifestation publique) et sept cas d’évictions forcées. A chaque fois, le rapport détaille les cas graves, avec les actes posés par les défenseurs des droits de l’homme et l’évolution de la situation au 31 décembre 2022. Non sans mentionner les droits violés.

Le rapport ressort par une vingtaine de recommandations à l’endroit de l’Etat, garant des libertés et droits des citoyens. Entre autres, les auteurs du rapport recommandent de : « libérer tous les personnes n’ayant commis aucun crime, arrêtées et détenues dans le cadre des crises que connaît le Cameroun, initier des dialogues réguliers à tous les niveaux (…) pour rechercher les voies et moyens afin de résoudre les différentes situations de crise, mettre en place des mécanismes de surveillance des violations des droits humains dans les lieux de détention et faciliter les inspections des organisations non gouvernementales dans ces lieux, faciliter le déploiement dans les zones en conflit, aux organisations non gouvernementales pour des enquêtes indépendantes, améliorer les conditions d’alimentation, de dortoirs et de soins au sein des prisons, accélérer les procédures judiciaires lors des procès en vue de décongestionner les prisons, modifier les textes qui organisent le Conseil supérieur de la magistrature pour renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif, revoir la législation camerounaise en matière foncière en l’adaptant à l’évolution du temps, intensifier l’application de la loi 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal, notamment l’article 18 al.1 [portant sur les peines alternatives], faciliter les initiatives de sortie de crise impliquant les pays partenaires du Cameroun,… » Mais aussi, le rapport recommande d’« inscrire à l’ordre du jour dans les cadres de concertation avec l’Etat du Cameroun, la question de la résolution pacifique de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest», et d’« appuyer les actions de lobbying et de plaidoyer sur l’élaboration et l’adoption d’une loi sur la protection des défenseurs des droits humains au Cameroun».
C’est un rapport non officiel, qui selon ses auteurs, est davantage adressé au public qu’aux autorités.

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.