mercredi, octobre 29, 2025
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Deux trafiquants d’écailles de pangolins géants arrêtés dans la région de l’Adamaoua

Deux hommes ont été interpellés en flagrant délit de trafic d’écailles de pangolins géants, une espèce intégralement protégée par la loi camerounaise. L’arrestation a eu lieu non loin de la gare routière de Tibati, dans la région de l’Adamaoua, alors qu’ils tentaient de conclure une vente illicite.

Les trafiquants sont arrivés sur le lieu de la transaction à moto, l’un au guidon, l’autre serrant entre ses bras deux sacs camouflés dans des emballages de céréales. À l’intérieur, les agents de la délégation départementale des forêts et de la faune du Djerem ont découvert près de 90 kg d’écailles de pangolins, soit l’équivalent d’environ 35 pangolins tués. L’opération a été menée en collaboration avec la compagnie de gendarmerie de Tibati, avec l’appui technique de l’ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées, The Last Great Ape Organisation (LAGA). Selon des sources proches de l’enquête, les suspects s’apprêtaient à quitter Tibati pour écouler leur butin à Ngaoundéré, un carrefour stratégique pour les réseaux de trafic faunique. L’un des présumés trafiquants serait marchand de viande de brousse, l’autre mécanicien, impliqué dans plusieurs activités illégales liées à la faune. Ils auraient mobilisé un réseau de braconniers opérant dans les villages alentour pour collecter les écailles.

Cette saisie intervient dans un contexte de baisse relative du commerce d’écailles de pangolins, selon des rapports de la Wildlife Justice Commission. Toutefois, la prudence reste de mise. « L’intensité du commerce a peut-être diminué, mais il pourrait bien avoir basculé totalement dans la clandestinité, ce qui complique la tâche des forces de l’ordre », alerte Tah Kaba Eric, directeur adjoint de LAGA. Le Cameroun, signataire de plusieurs conventions internationales sur la protection de la biodiversité, a renforcé son arsenal juridique avec la loi de 2024 sur la faune sauvage. Celle-ci prévoit des peines allant de 15 à 20 ans de prison et des amendes de 20 à 50 millions de FCFA pour toute personne reconnue coupable de trafic d’écailles de pangolins.

Les deux suspects ont été placés en détention à la prison de Tibati, en attendant leur comparution devant la justice. Leur arrestation rappelle la persistance du fléau que constitue le braconnage au Cameroun, malgré les avancées législatives et les efforts conjoints des autorités et des partenaires de la conservation.

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