samedi, novembre 2, 2024
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Crise Anglophone : un lourd bilan social

Depuis le début des violences, le bilan s’alourdit de jour en jour aussi bien chez les séparatistes qu’au sein des forces de l’ordre, et au sein de la population civile.

Depuis près de deux ans, la crise dite anglophone dicte sa loi dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. C’est la guerre ouverte entre le pouvoir central et les séparatistes autoproclamés de l’Etat imaginaire qu’ils appellent « l’Ambazonie ». Depuis, des violences ont éclaté et le bilan est lourd. Plus de 500 civils ont été tués depuis le début du conflit, selon le centre d’analyse International Crisis Group (ICG). Or officiellement, aucun chiffre n’est rendu public sur le nombre de morts et de blessés enregistrés dans les deux camps.

Des écoles partent en fumée

Les violences débordent le cadre des affrontements entre manifestants séparatistes et forces de l’ordre. A Buea comme à Bamenda, l’on note des actes de vandalisme, des commerces pillés, pire encore, des hôpitaux et des établissements scolaires sont incendiés pour avoir ouvert leurs portes aux rares élèves déterminés à poursuivre leurs études. Ce sont entre autres, les cas du collège Saint Pius de la ville d’Ekondo Titi (département du Ndian, dans la région du Sud-Ouest), le collège évangélique de Bamenda, le Baptist Comprehensive college de Nkwen, le Sacred heart college, l’un des internats les plus prestigieux de la région, l’école publique d’Atuakom de Bamenda et le Maflekumen Higher Institute of Health and Science situé à Tiko. Au moins huit écoles sont déjà parties en fumée.

437 000 Déplacés selon l’ONU

Du coup, pour poursuivre l’éducation de leurs enfants en toute tranquillité, certains parents ont choisi d’envoyer leurs dans des villes comme Douala, Yaoundé, Dschang, Mbouda etc. La conséquence de cet exode étant le surpeuplement des écoles, collèges et lycées des autres régions. ce qui, selon les acteurs du système éducatif, impacte négativement sur le pilotage des élèves et étudiants au niveau pédagogique.

Les salles de classe et les amphis accueillent plus d’apprenants que le nombre prévu, les enseignants sont surchargés et certains commenceraient même à se décourager. Or, à côté des élèves et étudiants qui ont dû quitter les zones touchées par cette crise anglophone, il y a ceux qui ont choisi l’immigration. Selon l’ONU, 437 000 personnes ont été déplacées dans les régions anglophones, et plus de 32 000 autres ont fui au Nigeria voisin.

Intimidation et psychose

Les populations vivent en effet dans la peur notamment à cause du maintien de l’opération de « villes mortes » qui plombent les activités économiques, mais aussi des messages d’intimidation et autres tracts véhiculés par les séparatistes qui menacent de s’en prendre violemment aux enfants qui s’entêtent à aller à l’école. Dernièrement, la psychose est montée d’un cran avec l’enlèvement de vingt joueurs de l’équipe de football de l’université de Buea, capitale du Sud-Ouest du Cameroun, alors qu’ils s’entrainaient. Retenus en captivité pendant plus d’une journée, les cops ont été ensuite libérés après avoir subi des actes de tortures.

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