Crise anglophone: CDC, Pamol et les entreprises brassicoles paient le prix fort

selon le directeur général de la CDC, Franklin Ngoni Njie, son entreprise a besoin de 30 milliards pour relancer ses activités. Du côté de la Pamol, les un milliard promis par l'Etat demeure attendu. sans oublier la centaine d'employés désormais au chômage.

CDC, Pamol et les entreprises brassicoles paient le prix fort.

«Me faire parler des effets de la crise anglophone, c’est comme si vous me demandiez de retourner le couteau dans la plaie. Je vis aujourd’hui à la solde des amis et autres membres de ma famille. Du fait de la persistance des menaces proférées par des sécessionnistes, il m’est très difficile de me rendre au travail. Du coup, je suis sans salaire et sans aucune autre ressources financière ». Ainsi s’exprimait, d’une voix à peine audible, le 29 mars dernier, Martins B, employé au chômage de la Cameroon Development Corporation (CDC). Depuis sa résidence située dans la localité de Muea, à quelques kilomètres du chef-lieu de la région du SudOuest, Buea, il dit tirer désormais le diable par la queue. « Je ne peux non plus prendre soin de ma progéniture étant donné que les amba boys ont fait main basse sur mes plantations ». Martins fait donc partie de la liste des employés de cette entreprise deuxième employeur du pays après l’Etat, dont la vie est semblable à un tronc de bananier desséché.

CDC : 30 milliards pour relancer les opérations

Dans un entretien réalisé par une chaîne internationale et diffusé le 27 mars dernier, l’on apprend que 40 000 hectares de bananeraies sont abandonnés, seulement 7 sites sur 29 fonctionnent et de nombreuses usines d’emballage de bananes ont été mises à feu par les groupes sécessionnistes. Selon le directeur général de la CDC, Franklin Ngoni Njie, les pertes de l’entreprise se chiffrent à 35 milliards de francs CFA. Parce que 63 % des activités de la société sont à l’arrêt. Bien plus, la société spécialisée dans la production de la banane a un besoin urgent de 30 milliards de francs CFA pour relancer ses opérations, d’après Franklin Ngoni Njie. En outre, dans un rapport publié par le Groupement Inter patronal du Cameroun en juillet 2018, il était indiqué que la CDC a besoin des ressources urgentes pour entre autres : « payer des factures de fournisseurs afin de rétablir la confiance et reprendre les livraisons de matières premières / pièces de rechange nécessaires à la production ; remplacer les équipements de production détruits ; réhabiliter les plantations et amortir la dette sociale de l’entreprise ». Par ailleurs, une évaluation sommaire des pertes enregistrées chiffre les pertes de productions de banane, huile de palme et de caoutchouc à 9,2 milliards de francs CFA, un manque à gagner en chiffres d’affaires de 11,4 milliards de francs CFA. Les pertes en termes d’équipements volés/ détruits, rançons, vols, s’élèvent à 1,031 milliard de francs CFA, selon le rapport du Gicam. Cependant, des experts expliquent que ces données ont été largement dépassés à de nos jours, et même si aucun d’eux n’ose avancer un chiffre précis. A cela il faut ajouter les nombreux traumatismes et pressions morales et physiques subis par les employés de cette entreprise. De sources dignes de foi, on dénombre en moyenne 50 travailleurs grièvement blessés à la CDC par les séparatistes.

La Pamol, un milliard toujours attendu de l’Etat

Du côté de la Pamol, autre fleuron de l’agro-industrie basée dans la région du Sud-ouest, spécialisée dans la production d’huile de palme, les dégâts ne sont pas moins importants. A tel point que lors du lancement du cinquième emprunt obligataire, l’Etat avait prévu voler au secours de la Pamol à concurrence d’un milliard de francs CFA. Mais à date, aucune information ne filtre sur le sujet. Cette ressource devait permettre à l’entreprise de rénover ses équipements et appareils de production. Et pourtant, le document du Gicam précise à cet effet que « de nombreuses entreprises fournisseurs des agro industries tels que Pamol, pâtissent de la détresse de cette dernière. Les créances s’accumulent et aucune commande n’est plus enregistrée. De nombreux stocks de produits courent vers les dates limites de péremption, faute d’autres débouchés ».

Junior Matock (Défis Actuels)

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