le ministre des finances louis Paul motaze et la directrice adjointe des opérations de l’institution financière Keiko Kubota ont procédé au lancement de la revue y relative le 15 novembre 2022.
Quelle politique budgétaire pour une croissance plus inclusive et durable au Cameroun : tel est le fil conducteur de la revue des finances publiques, menée par la Banque Mondiale au Cameroun. L’exercice a dé marré le 15 novembre 2022 à Yaoundé sous la houlette du ministre camerounais des Finances Louis Paul Motaze et la directrice adjointe des opérations de la Banque Mondiale Keiko Kubota consiste à : examiner les progrès réalisés par notre pays en matière de mise en œuvre des réformes des finances publiques ; identifier les goulots d’étranglement qui subsistent ; et proposer des options de mesures correctives. Lesquelles mesures devront guider les appuis futurs de la Banque Mondiale pour l’amélioration de la qualité de la dépense publique et la mobilisation des recettes au Cameroun. Ainsi, la revue des finances publiques du gouvernement camerounais se tient en huit principales activités. Notamment : l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations de la précédente revue ; l’analyse des évolutions des dépenses et recettes publiques ; l’analyse de l’efficacité de la politique fiscale, des avancées récentes en matière d’administration fiscale et des impacts sur le climat des affaires ; la mise à disposition des statistiques les plus à jour sur la période séparant les deux revues ; la désignation d’un responsable de l’Administration chargé du suivi et de la coordination des contributions des différentes administrations sectorielles ; la préparation, la validation et la dissémination du rapport d’ici au mois de mai 2023.
Les 5 mesures De la Bm
Lors de la précédente revue réalisée en 2018, la Banque Mondiale avait en effet proposé au gouvernement camerounais, cinq mesures pour aligner les dépenses publiques sur la Vision 2035. La première appelle à rectifier l’assise ma croéconomique. « Les pouvoirs publics doivent afficher leur volonté de respecter une discipline macroéconomique et budgétaire. Cela passe par la rationalisation des dépenses publiques, la re cherche de nouvelles sources de revenu et la maîtrise de la dette publique », dixit l’institution financière. La deuxième mesure porte sur la réduction la dette à travers l’optimisation de la gestion des entreprises d’Etat et des investissements publics.
Ensuite, il y a l’amélioration de l’efficacité dans le secteur de l’éducation à travers une allocation directe des fonds aux établissements scolaires, via un mécanisme de financement tenant compte de leurs besoins spécifiques et intégrant des incitations à la performance. Quatrième mesure : l’augmentation et l’optimisation des dépenses de santé. Et enfin, le renforcement le système de protection sociale et les filets sociaux.
Louis PauL Motaze, ministre des Finances
« L’Etat s’est mobilisé pour garantir une meilleure réalisation des politiques publiques »
« De manière précise et en lien avec les principales interpellations de la précédente revue, plusieurs actions ont été menées. Au niveau des investissements publics, un accent a été mis dans l’identification des projets, leur maturation et leur suivi, avec notamment la consolidation de la banque de projets, l’implémentation du décret de juin 2018 régissant le processus de matu ration des projets d’investissements publics ou la mise en œuvre du nouveau code des marchés publics.
S’agissant de la masse salariale, le Premier ministre, Chef du gouvernement, a signé en février 2019 l’arrêté fixant le montant des indemnités de sessions versées aux membres des comités et groupes de travail interministériels et ministériels, venant ainsi contenir le recours excessif aux compensations non salariales. Par ailleurs a été menée avec succès l’Opération de Comptage Physique du Personnel de l’Etat du Cameroun (Coppe 2018) qui a permis à l’Etat de réaliser une économie budgétaire substantielle.
Au niveau des autres entités publiques, les lois de juillet 2017 portant régime général des entreprises publiques et des établissements publics ont été progressivement mises en œuvre, avec notamment la conduite des audits de certaines entreprises stratégiques, la classification des entreprises et établissements publics, la fixation des rémunérations et avantages sociaux de leurs dirigeants. Et plus récemment l’encadrement des modalités de signature de contrats de performance avec l’Etat.
Au niveau territorial, une étape importante a été franchie en décembre 2019 avec l’adoption de la Loi portant Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées qui s’arrime à la nouvelle législation sur les finances publiques dans son livre 5 et dont la mise en œuvre est faite de manière progressive.
Comme vous pouvez le constater, de 2018 à ce jour, le gouvernement s’est mobilisé afin de garantir une meilleure réalisation des politiques publiques. Tous ces efforts déployés, et ces résultats engrangés demeurent cependant perfectibles au regard des contraintes budgétaires soutenues par les diverses crises sociales, sanitaires et économiques qui ne cessent d’affliger nos finances publiques. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement en général, et le ministère des Finances en particulier reste preneur de toute contribution, expertise et appui de toute nature allant dans le sens de l’at teinte des objectifs d’assainissement et de développement économique ».
Keiko Kubota, directrice adjointe des opérations de la bm « évaluer la qualité et la viabilité des dépenses publiques »
« Les revues des finances de la Banque Mondiale sont des outils d’analyse permettant d’étudier la façon dont le gouvernement choisit de dépenser les recettes de l’État et les implications de ses décisions sur l’avenir du pays. En effet, les décisions du gouvernement en termes d’allocations sectorielles, de séquençage temporel, et de répartition géographique ont un impact significatif sur la croissance et le développement. L’exercice de revue des finances publiques vise ainsi à éclairer les efforts du gouvernement dans son engagement à améliorer les résultats socio-économiques, en créant l’espace budgétaire nécessaire pour assurer un accès équitable aux services publics, favorisant de fait la croissance inclusive.
Pour le cas spécifique du Cameroun, la nouvelle revue des finances publiques s’attachera, d’une part à évaluer la qualité et la viabilité des dépenses publiques, avec une attention particulière sur leur efficacité et leur efficience en termes de cohérence avec la Stratégie Nationale de Développement SND30, les différentes stratégies sectorielles et le cadre macro-économique général. D’autre part, la revue analysera la mobilisation des recettes domestiques, les implications budgétaires des niveaux de dépenses actuels, et les options de politique budgétaire qui permettraient d’optimiser la collecte des taxes tout en soutenant le développement du secteur privé. Enfin, elle identifiera les mesures nécessaires pour accélérer la dé centralisation au niveau budgétaire en lien avec la politique de décentralisation lancée par le gouvernement ».